Le Qatar islamique assouplit temporairement les règles strictes en matière d’alcool pour les fans de football pendant la Coupe du monde

Cette Coupe du monde est la première à se dérouler dans un pays islamique, et selon l’Islam, l’alcool est haram – interdit. Cela détonne avec le cours habituel des événements lors d’un tournoi de football – la marque de bière américaine Budweiser est l’un des principaux sponsors de la Coupe du monde. La question était donc : s’agirait-il d’un tournoi sans alcool, ou les Qataris mettront-ils de côté leurs objections à l’alcool ?

Bien que la vente ne soit pas totalement illégale au Qatar, comme en Arabie Saoudite, elle est fortement encadrée. Les étrangers de plus de 21 ans ne peuvent visiter les plusieurs dizaines de bars et hôtels avec une licence d’alcool qu’avec une autorisation écrite. Un verre de bière peut coûter environ 18 euros.

A partir de novembre, des règles différentes s’appliqueront autour des stades de football. La bière sera en vente autour des stades entre trois heures avant le match et une heure après, mais pas à l’intérieur, rapporte l’agence de presse Reuters sur la base d’une personne anonyme impliquée.

Le prix des pintes au Qatar n’a pas encore été décidé, selon la source. On ne sait pas non plus si les règles seront différentes vendredi, jour de prière important. Pendant la prière, la plupart des magasins et restaurants doivent être fermés pendant une heure et demie. Apporter votre propre alcool au Qatar n’est pas une bonne idée. Les visiteurs peuvent même faire face à des peines de prison.

La consommation d’alcool dans le football a été à plusieurs reprises un sujet de discussion dans le monde islamique. Par exemple, l’important organe consultatif islamique Dar al-Ifta en Égypte à la fin de l’année dernière s’en est pris au célèbre footballeur égyptien Mohamed Salah. Le joueur de Liverpool avait déclaré dans une interview à la télévision égyptienne qu’il n’avait pas besoin d’alcool. Selon les érudits islamiques, il aurait dû s’élever durement contre la consommation d’alcool.

L’organisation de la Coupe du monde oblige également le Qatar à faire des concessions dans d’autres domaines. En 2020, le pays conservateur avait déjà décidé d’autoriser les drapeaux arc-en-ciel dans les stades de football à se conformer aux règles de la FIFA en matière d’inclusivité. Selon Human Rights Watch la communauté LGBTQ+ est systématiquement discriminée. Les relations sexuelles entre deux hommes sont passibles d’un à trois ans de prison.

Soit dit en passant, le Qatar n’est pas le premier pays à assouplir ses règles sur l’alcool à l’approche d’une Coupe du monde. Au Brésil, il y avait une interdiction de stade pour l’alcool jusqu’en 2014, l’année où le tournoi s’y déroulait. Quelques mois avant le changement, le gouvernement s’est engagé à maintenir la restriction en place pour prévenir la violence et le vandalisme. « Quel pays tiendra la Coupe du monde à l’avenir, le vrai gagnant sera l’industrie de l’alcool », ricana à l’époque le journaliste britannique Jonathan Gornall dans une reconstitution. Le journal médical britannique.

Pendant ce temps, les controverses continuent de s’accumuler sur le traitement des travailleurs migrants au Qatar, qui aident à construire les stades et autres infrastructures pour la Coupe du monde. Le mois dernier, il est apparu que le pays avait arrêté des dizaines de travailleurs qui avaient manifesté pour ne pas avoir reçu de salaire. Selon Equidem, une organisation non gouvernementale basée à Londres qui défend les travailleurs migrants, certains auraient été détenus dans un centre de détention étouffant et expulsés vers leur pays d’origine.



ttn-fr-31