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Le Qatar a condamné à mort jeudi huit anciens officiers de la marine indienne après les avoir reconnus coupables d’espionnage du programme de sous-marins de l’État du Golfe pour Israël.
Le gouvernement indien a « exprimé son profond choc » face au verdict, ajoutant que « toutes les options juridiques étaient à l’étude ».
Le Qatar n’a fait aucune déclaration publique sur ces condamnations, qui surviennent alors que son gouvernement joue un rôle crucial dans les négociations entre Israël et le Hamas pour obtenir la libération des otages civils capturés par le groupe militant palestinien lors de son assaut du 7 octobre contre l’État juif.
Une personne informée du dossier a confirmé au Financial Times que les huit Indiens avaient été accusés d’espionnage pour le compte d’Israël. Ils pourront faire appel de leur condamnation.
La dernière exécution au Qatar remonte à 2020, selon la Coalition mondiale contre la peine de mort.
Le communiqué du gouvernement indien indique que les Indiens ont été arrêtés au Qatar en août de l’année dernière.
Israël n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Le Qatar n’a pas de relations formelles avec Israël, mais a facilité les négociations entre le pays et le Hamas pour libérer les civils parmi les plus de 200 personnes capturées par le groupe militant lors de son attaque du 7 octobre.
Jusqu’à présent, quatre otages ont été libérés. Doha, la capitale qatarienne, qui abrite le bureau politique du Hamas, travaille actuellement à la conclusion d’un accord visant à libérer tous les otages civils. Mais le Hamas, qui contrôle Gaza, souhaite qu’Israël accepte une pause dans les bombardements pour permettre l’arrivée de carburant et d’autres aides dans la bande assiégée, selon une personne informée des négociations.
L’attaque du Hamas, au cours de laquelle plus de 1 400 personnes ont été tuées, selon des responsables israéliens, a déclenché une guerre entre Israël et le groupe islamiste. Israël a répondu en lançant une offensive contre le Hamas qui a tué plus de 7 000 personnes à Gaza, selon les responsables palestiniens de la santé.
Ces condamnations risquent de déclencher un différend diplomatique entre New Delhi et Doha, qui entretiennent des relations commerciales solides.
Le ministère indien des Affaires étrangères a déclaré qu’il attachait « une grande importance à cette affaire et qu’il la suivait de près ».
“Le ministère continuera à fournir toute l’assistance consulaire et juridique et présentera également le verdict aux autorités qatariennes”, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le Qatar est l’un des plus grands exportateurs mondiaux de gaz naturel liquéfié et l’Inde est en pourparlers pour conclure un nouveau contrat de GNL à long terme avec Doha. L’Inde était le quatrième importateur mondial de GNL en 2021, avec plus de 40 % des stocks expédiés du Qatar, selon l’Energy Information Administration des États-Unis.
Un responsable commercial qatari aurait déclaré en juillet dans la presse locale que l’Inde était le deuxième partenaire commercial de cet État du Golfe, riche en gaz. Le responsable a ajouté que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays avait augmenté d’environ un tiers en 2021 et 2022 pour atteindre 17,2 milliards de dollars.
Le Qatar abrite des centaines de milliers de travailleurs indiens, qui représentent une grande partie de la main-d’œuvre migrante.
Doha souhaite également stimuler le tourisme avec l’Inde, notamment en accueillant des mariages indiens.