Ce sont les tracteurs rugissants et les pancartes de protestation qui ont invariablement fait la une des journaux ces derniers mois. Au Conseil provincial du Brabant, les parties se sont bousculées sur l’opportunité d’aménager ou non le délai d’aménagement des granges. Le Parti pour les Animaux reste ferme dans cette violence. Et croît régulièrement.
Le gouvernement provincial s’est également rendu compte à la mi-décembre que la date des ajustements de la grange du 1er janvier 2024 n’était plus tenable. La question est : quand faut-il faire ces ajustements ? Avant les élections, le CDA s’éloigne radicalement de ce qui avait été convenu au sein de la coalition et le VVD prend aussi prudemment un virage différent. Tout pour la préservation des sièges.
Dans toute cette violence, le Parti pour les Animaux a remporté une victoire presque silencieuse. Les agriculteurs qui doivent adapter leurs écuries mais qui cesseront leur activité dans un avenir prévisible n’ont pas à assumer ces coûts, mais peuvent également réduire leur cheptel pour répondre aux exigences d’émissions. Une victoire pour le parti, dont vous n’aviez alors guère entendu parler.
Et ce n’est pas nouveau, dit Anne-Miep Vlasveld. Son premier mandat aux États du Brabant est presque terminé. « Pendant longtemps, nous avons été perçus comme extrêmes. Mais ce qui est bien, c’est que nous sommes toujours restés fidèles à la même histoire. Vous voyez que les partis établis avancent lentement. Notre message s’améliore de plus en plus. »
« Ce qui est tellement logique, vous devez vous battre très fort pour cela. »
En fait, le Parti pour les Animaux est maintenant aussi un parti « établi ». Le PvdD est aux États-Unis depuis 2007. Pourtant, il était difficile pour Anne-Miep de trouver ses marques. « Ce qui est tellement logique, vous devez vous battre très fort pour cela. Je pense que c’est la leçon la plus difficile que j’ai eue à apprendre en politique. » Elle évoque le fait que de nombreuses visions du PvdD sont désormais devenues une sorte de lieu commun.
« Ce n’est que lorsque Tjeerd de Groot de D66 a dit à haute voix à la Chambre des représentants que la réduction de moitié de la population de bétail était un scénario réaliste, c’est devenu une chose. On l’a même appelé un » son nouveau « . Le son que nous avons fait pour des années et des années. »
Et Anne-Miep en a plein d’exemples. Par exemple, elle fait référence à la motion que le parti a déposée il y a neuf ans : Que la restauration d’entreprise se compose de produits bio et locaux. « Nous avons été ridiculisés par tout et tout le monde. Et maintenant, la province va faire ça. »
« Nous sommes comme du bambou. Nous nous plions puis revenons en arrière. »
C’est parfois frustrant. Le sentiment que vous n’avez pas d’importance pour plusieurs parties, alors que les parties se tournent de plus en plus vers vos idées. « La forme actuelle de l’agriculture est un système non durable, tout le monde le sait. Nous allons enfin faire quelque chose à ce sujet. » Peu lui importe que les crédits ne soient pas en sa faveur. « Nous sommes comme du bambou. Nous nous plions puis revenons en arrière. »
Secrètement, cela a aussi l’avantage qu’ils ne sont régulièrement pas pris au sérieux. « Regardez Mark van den Oever (contremaître de la Farmers Defence Force). Il est surtout en colère contre le VVD, le CDA et le D66. Vous ne l’entendez pas parler de nous. Les agriculteurs pensent; ils sont déjà fous dans leur tête, ça met pas de gazon à la digue parce que ce n’est pas une fête du conseil d’administration. »
« Ça va être un combat de longue haleine. »
Depuis mars dernier, le Parti pour les Animaux est également membre des conseils communaux de quatre grandes villes du Brabant. Anne-Miep est chef du parti à Tilburg. « Donc, vous voyez qu’avec une seule et même histoire, vous finissez par convaincre les gens. Même si ce sera une bataille de longue haleine. »
Il y a certainement des inquiétudes concernant les élections législatives de mars. Selon Anne-Miep, cela peut aller dans deux sens. Avec une forte participation prévue du BoerBurgerBeweging, un vent différent pourrait souffler sur le Brabant. « Je peux être frustré à ce sujet, mais j’espère un bon avenir pour nos enfants. Il est maintenant temps de faire quelque chose et je ferai tout mon possible pour essayer. »