Le professeur d’histoire Höcke dirige sa chorale


Björn Höcke

Le leader de l’AfD de Thuringe, Björn Höcke, a de nouveau été condamné pour un slogan nazi interdit. Le tribunal régional de Halle a infligé une amende de 16 900 euros. 1 juillet 2024 | 0:20 minutes


Image familière pour Björn Höcke : le tribunal régional de Halle l’a une nouvelle fois condamné à une amende pour avoir utilisé les symboles d’organisations anticonstitutionnelles. Il existe cette fois 130 tarifs journaliers de 130 euros chacun, pour un total de 16 900 euros. En mai déjà, la même chambre du tribunal régional a infligé une amende au chef de l’AfD de Thuringe pour le même jugement ; à l’époque, elle s’élevait à 100 amendes journalières de 130 euros chacune (un total de 13 000 euros). Cependant, le tribunal n’a pas prononcé d’interdiction d’exercice de fonctions publiques, ce qui avait également été demandé par le procureur.

Le verdict n’est pas encore définitif – il faut s’attendre à ce que les avocats de la défense de Höcke fassent appel, comme ils l’ont fait lors du premier procès. La Cour fédérale de justice se saisirait alors de l’affaire.

Principale procédure contre des hommes politiques de l'AFD pour usage de symboles d'organisations anticonstitutionnelles et terroristes au tribunal régional de Halle

Il y a quelques semaines, le tribunal régional de Halle a condamné l’homme politique de l’AfD à une amende de 13 000 euros pour avoir utilisé un slogan nazi interdit. Le verdict n’est pas encore juridiquement contraignant.14 mai 2024 | 2h20


Il suffit de compléter le slogan par le public

Malgré tous les parallèles, il existe également des différences entre les deux processus.

Le premier cas concernait un discours prononcé par un homme politique de l’AfD à Mersebourg. Höcke a conclu par ces mots : « Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l’Allemagne. » La dernière partie de cette triade est la devise de la Sturmabteilung (SA), l’aile paramilitaire du NSDAP.

Le slogan relève du délit pénal d’utilisation de symboles d’organisations anticonstitutionnelles (article 86a du Code pénal) et est interdit – à condition que son utilisation soit délibérément liée à l’époque nazie. Le tribunal a considéré que cela était prouvé dans son verdict car, selon le juge président Jan Stengel, l’ancien professeur d’histoire était « un homme éloquent et intelligent qui sait ce qu’il dit ».

Dans le processus actuel, le politicien de l’AfD a évité de prononcer intégralement le slogan SA. Il a répété sa triade lors d’un événement à Gera, mais a laissé de côté le mot « Allemagne » dans la troisième partie. Pour ce faire, il incitait les auditeurs à compléter la phrase d’un mouvement du bras. Le public a suivi la demande et a scandé « Allemagne » à l’unisson.
Pourquoi l'AfD reste un cas suspect

L’Office pour la protection de la Constitution peut continuer à classer l’AfD comme un cas présumé d’extrême droite. Ce que le verdict signifie pour le parti – l’analyse en direct sur ZDFheute.13 mai 2024 | 24:22 minutes


De l’avis du tribunal, il s’agissait également d’une « utilisation » au sens de l’article 86a du Code pénal : Höcke veillait consciemment à ce que le public complète le slogan, selon le président du tribunal Jan Stengel.

Höcke se présente comme une victime de la justice politique

La journée du procès a parfois été lente, notamment en raison des nombreuses requêtes de la défense, qui ont été généralement rejetées. Cependant, les choses sont devenues très sérieuses lors des discours finaux : dans sa plaidoirie, le procureur Benedikt Bernzen a demandé une peine avec sursis pour le politicien de l’AfD – et une interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant deux ans. Höcke n’aurait alors plus pu devenir Premier ministre de Thuringe.
Chrupalla : "Höcke n'est pas un extrémiste de droite"

« Quand on voit les efforts nécessaires dans le processus et les déclarations qui sont impliquées ici, il faut alors parler d’un procès-spectacle », a déclaré le chef de l’AfD, Tino Chrupalla, à propos du deuxième procès contre le politicien de l’AfD Höcke.28 juin 2024 | 7h10


Höcke, à son tour, a mis une quarantaine de minutes pour prononcer son « dernier mot ». Le procureur « a lancé des propos polarisants ». En conséquence, l’aile droite de l’AfD s’est présentée comme une victime d’un système de justice soi-disant politique. Il n’est jugé que parce qu’il s’appelle Björn Höcke. Il a menacé que les procès contre des membres de l’AfD feraient l’objet d’enquêtes par des commissions d’enquête parlementaires.

Pas de suspension de ses fonctions pour Höcke

Le tribunal n’a pas accepté la demande de suspension de ses fonctions, mais a fermement rejeté l’accusation du pouvoir judiciaire politique. Le juge Stengel a déclaré dans son verdict qu’il s’occupait également des jugements de la RDA. Dans un cas, une personne a été condamnée à la prison à cause d’une plaisanterie sur le président du Conseil d’État de la RDA, Walter Ulbricht.

« C’était un jugement politique », précise Stengel. Höcke teste à plusieurs reprises les limites de ce qui peut être dit par des provocations constantes et essaie de les repousser – le président du tribunal a donc déclaré en vue de faire compléter le slogan des SA par l’audience de Höcke :

Ils le voulaient.

Jan Stengel, juge président

Daniel Heymann travaille dans la rédaction de ZDF Droit et Justice.



ttn-fr-39