Le procès Bushido Arafat est maintenant dans sa quatrième année


Par Anne Losensky

Le procès de l’ex-manager du Bushido, Arafat Abou Chaker, entame sa quatrième année. La belligérance est intacte, ça pourrait continuer comme ça pour toujours…

Jour 102 du procès du chef de clan Arafat (47 ans) et de ses frères. En décembre 2017, il aurait réclamé plusieurs millions d’euros au rappeur Anis « Bushido » Ferchichi (44 ans) en compensation de la fin de leur « relation commerciale » de longue date, qui avait fait les deux multimillionnaires.

Au tribunal, il s’agit de tentative d’extorsion grave, de lésions corporelles dangereuses, de privation de liberté, d’injure. Arafat était considéré comme le « manager » de Bushido, ses frères Nasser (49 ans), Rommel (42 ans) et Yasser (39 ans) sont accusés de complicité. Le chef de clan et ses frères restent silencieux à ce jour. Bushido aurait été enfermé le 18 janvier 2018 et jeté sur lui avec une bouteille et une chaise.

La conseillère fiscale Anja P. (41 ans) témoigne. Bushido lui en a-t-il déjà parlé ? « Avant, il était seul avec moi. J’ai demandé comment il allait. Il est resté très immobile. baissa la tête. détourné Avait des yeux vitreux. » Elle ne pense pas pouvoir se souvenir de plus.

A-t-il parlé de menaces, d’insultes ? « Je ne sais pas. » En 2019, elle a témoigné à la police : « Je pense qu’Arafat lui a dit de l’achever. »

C’est ce qui est écrit dans les fichiers. Il y a aussi sa déclaration : « Il a aussi indiqué qu’il y avait eu des violences physiques. » Elle dit aujourd’hui : « Aucun souvenir. » Le juge : « Bizarre. Souvenir de larmes mais pas de contenu. Cela me semble étrange… » Elle a alors, énigmatiquement : « Peut-être pour se protéger, pour en finir avec ces choses-là. »

Arafat Abou-Chaker au tribunal hier – 102e jour de procès Photo: Kalozois George

Depuis combien de temps connaît-elle Arafat ? « Je ne peux rien dire à ce sujet. » Depuis quand le Bushido ? « Janvier 2013. » Tous deux ont été conseillés par elle. Comment étaient-ils les uns avec les autres ? « Des partenaires commerciaux normaux. » La procureure principale (léger reproche dans la voix) : « Vous avez signalé à la police que Bushido avait dit qu’Arafat avait fermé la porte à clé et mis la clé dans sa poche ! », mais je ne veux pas dire quelque chose de mal… » Le procureur général : « Vous avez également dit à l’époque que Bushido avait dit qu’il avait peur ! » Le conseiller fiscal : « Alors peut-être que je m’en suis souvenu alors. Pas aujourd’hui. »

Le rappeur et son manager – un cœur et une âme sur le tapis rouge. La légende est également tricotée dans le film « Times change you » (2010 basé sur l’autobiographie de Bushido). Avec le sympathique acteur Moritz Bleibtreu dans le rôle d’Arafat Abou Chaker. Le Bushido n’a été révélé publiquement qu’à l’été 2020 : tous des mensonges !

Le rappeur raconte dans la foulée : « Arafat voulait un pourcentage de tout ce que je gagne ! Il est devenu bruyant… » C’était en juin 2004. « À partir de ce moment-là, j’ai dû donner à Arafat une participation de 30 %. J’ai été forcé. Sans contrat. » Voilà pour « l’amitié épaisse », Bushido : « Bien sûr, c’était présenté différemment en public. Je n’ai raconté la véritable histoire à personne. Pas même ma femme ou mon avocat.

Bushido en tant que vache à lait et guichet automatique : « Il n’a jamais été question de gestion. Il partageait juste mes gains. J’ai retiré l’argent pour lui en espèces, il n’a pas été enregistré à ses fins fiscales. J’étais le seul à payer des impôts. Si je recevais 100 000 euros, 30 000 euros iraient à Arafat en espèces, sans facture. 50 000 euros au fisc, j’ai gardé 20 000 euros. » Des millions sont passés au noir sur la table.

C’est pourquoi le procès pénal n’est que le signal de départ pour quelque chose de plus grand : le marécage de l’argent noir dans l’industrie de la musique rap se met au travail avec Bushido comme témoin clé de la célébrité, c’est-à-dire l’argent. Au fil des années, des enquêtes fiscales récoltent plusieurs millions d’euros, plusieurs millions d’amendes sont payées, et plusieurs condamnations sont définitives.

Avant même le début du procès le 17 août 2020, Bushido règle publiquement ses comptes avec le chef du clan. Il l’appelle « Méphisto » et rappe sur la vision du monde d’Arafat : « Je ne veux pas grand-chose de toi, juste ton âme à la fin ».

Bushido est assis dans le fauteuil des témoins pendant 25 jours et met en lumière à quel point c’était vraiment sale dans les coulisses :

► « C’était comme un mariage forcé avec lui. » (Jour 6)

► « Arafat a dit qu’il possédait des actions ou des parts de moi. J’ai dit combien est 30 pour cent de moi de la cheville au genou? Ou la moitié de ma langue avec laquelle je rappe ? » (Jour 15)

► « Il s’agissait de comparer l’ego et la bite. » (Jour 15)

► « Arafat vit dans l’illusion, il m’a fait, il est Bushido. » (Jour 18)

► « Ces dix dernières années, M. Arafat Abou Chaker a gagné neuf millions d’euros grâce à moi. Là où il ne faisait rien, il se contentait de 30 %. S’il levait le petit doigt, il facturait 50%. » (Jour 23)

► « Il s’est vautré avec moi dans les flashs. » (Jour 25)

► « Il voulait qu’on continue. Pour le reste de sa vie… Arafat était définitivement jaloux. » (Jour 27)

Elle se poursuit le 25 août. Le verdict a été reporté à plusieurs reprises, maintenant au 15 novembre.



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