Le procès antiterroriste de Bruxelles affecte profondément les jurés : huit des douze en thérapie

Huit des douze jurés qui ont siégé cette année lors du procès terroriste des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles bénéficient d’un accompagnement psychologique. C’est ce qu’on a pu entendre mercredi lors de l’émission « Le Matin » sur Radio 1. Le ministère de la Justice leur a fourni ces chiffres.

Pendant six mois, les douze jurés ont été confrontés aux nombreux témoignages et images dures de cette journée noire de mars 2016. Cela les a profondément marqués. Au moins huit des douze jurés suivent toujours une thérapie plus de trois mois après la fin du procès.

Il s’agit de jurés qui ont effectivement été assis, a confirmé la porte-parole de la justice, Sharon Beavis, dans ‘The Morning’. Les conversations que les jurés ont avec leur thérapeute sont confidentielles, mais selon les informations du SPF Justice, ils souffriraient de plaintes liées au stress, de sentiments dépressifs et d’anxiété.

Grâce à un nouveau projet du ministère, les jurés des procès d’assises peuvent suivre une thérapie. Ils bénéficient chacun de dix séances gratuites avec un psychologue. «Les huit personnes qui ont fait appel à cette offre pendant le processus des attentats ne sont pas seules. Pour l’heure, le nombre total d’anciens membres du jury est de onze. Ces autres personnes proviennent de deux autres dossiers d’assises », a expliqué la porte-parole. « Ce chiffre est encore faible, mais cela est dû au fait que l’offre à grande échelle n’est pas encore connue. Nous nous attendons à ce que ce chiffre augmente considérablement d’ici l’année prochaine.

Évaluation du projet

Le SPF Justice informe de manière proactive les anciens jurés de cette possibilité, précise-t-il. « Ils sont libres de commenter ou non ce sujet après le processus. » Si le besoin d’accompagnement persiste après les dix séances, la personne concernée peut poursuivre la thérapie avec le même thérapeute. De plus, ils sont « éligibles à un remboursement limité de la part du gouvernement ».

La question de savoir si ces dix séances seront suffisantes est « fortement personnelle », mais sera évaluée « en fonction de la demande que nous verrons l’année prochaine ». « Le déroulement des attaques était à cet égard un indicateur intéressant. Vous voyez là qu’environ une personne sur cinq le revendique encore. Leur évaluation sera également importante pour l’évaluation de ce projet », a déclaré Sharon Beavis.



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