Le prix du diesel augmente d’un seul coup de 20 cents le litre. Les stations-service sont-elles obligées de fermer ? « Légalement pas d’autre option »


Le prix maximum du gazole à la pompe augmentera demain de plus de 20 centimes à 2 286 euros le litre. Un saut sans précédent. Et la fin n’est pas encore en vue. Ce n’est que le week-end dernier que le prix maximum a franchi pour la première fois la barre des 2 euros le litre. « Si les stations-service veulent respecter la loi, elles devraient fermer. »

« C’est sans précédent », déclare Johan Mattart, directeur général de Brafco, la fédération belge des négociants en carburant. «Le plus gros ajustement de prix dont je me souvienne a été un bond de 15 ou 16 cents. C’est à peu près ça. Et en fait, le prix maximum devrait être encore plus élevé », déclare Mattart. « En raison du système avec lequel le gouvernement détermine le prix maximum, les augmentations des prix internationaux ne sont répercutées qu’avec retard. En conséquence, les commerçants perdent déjà 5 cents le litre au prix maximum actuel. Pour les plus gros joueurs, cela représente des centaines de milliers d’euros de perte par jour. »

C’est aussi la raison pour laquelle certains propriétaires de stations-service ne respectent pas les prix maximaux imposés et facturent toujours plus. « Ils font face à deux interdictions légales », dit Mattart. « D’une part, ils ne sont pas autorisés à vendre au-dessus du prix maximum, mais en même temps, il est également interdit par la loi de vendre à perte. S’ils veulent respecter la loi, la station-service devrait fermer, mais personne n’aime faire ça.

Un problème reconnu par le gouvernement. « Les prix maximaux fixes protègent le consommateur contre les fluctuations de prix et la hausse des prix. Parce que les exploitants de stations-service doivent désormais acheter plus cher que ce prix, ils subissent actuellement des pertes », indique le SPF Economie, où sont déterminés les prix maximums. « Il y a une concertation au niveau politique avec le secteur pour trouver une solution à court terme. »

Les augmentations continues des prix à la pompe sont en grande partie dues à la guerre en Ukraine et aux sanctions qui l’ont accompagnée contre la Russie, l’un des principaux pays producteurs et exportateurs de pétrole. « Il est difficile de prévoir comment cela va évoluer », déclare Mattart. « Les prix sur les marchés internationaux ont été si volatils ces derniers temps. Cela ne s’est jamais produit auparavant. Il n’y a plus de logique, les prix montent et descendent. Tout dépend de la crise en Ukraine, mais aussi des autres pays fournisseurs et de leur volonté d’augmenter leur capacité de production.

Que pensez-vous de la hausse des prix à la pompe ? Vous habitez loin du travail ou vous devez vous déplacer avec les enfants le week-end et le plein devient peu à peu inabordable ? Pour un rapport, nous recherchons des lecteurs possédant leur propre voiture qui souhaitent nous donner un aperçu de ce que les prix élevés du carburant signifient pour eux. Toute personne souhaitant raconter son histoire peut envoyer un e-mail à [email protected]. Nous serions également heureux d’envoyer un photographe. Merci d’avance.

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Les stations-service tirent la sonnette d’alarme : « Il faut dépasser le prix maximum ou fermer »

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