La présidente hongroise Katalin Novák a démissionné samedi après qu’il a été révélé qu’elle avait gracié un homme reconnu coupable de complicité dans une affaire de maltraitance d’enfants. « J’ai fait une erreur », a-t-elle déclaré lors d’un discours télévisé, selon l’agence de presse AP.
Novák a utilisé ses pouvoirs de présidente début 2023 pour lever la peine d’un homme qui avait tenté de dissimuler des abus sur des enfants. Un directeur d’un foyer pour enfants avait abusé sexuellement d’au moins dix enfants entre 2004 et 2016, écrit AP, et l’homme en question avait fait pression sur les victimes pour qu’elles retirent leurs plaintes contre le directeur. Il a été condamné à plus de trois ans de prison pour cela.
« J’ai décidé d’accorder ma grâce en avril dernier, convaincu que la personne condamnée n’avait pas abusé de la vulnérabilité des enfants dont elle avait la garde », a déclaré Novák, cité par l’agence de presse Reuters. «La grâce et le manque de motivation ont fait naître des doutes sur la politique de tolérance zéro appliquée à la pédophilie.»
chef de parti européen
Comme le Premier ministre Viktor Orbán, Novák est membre du parti conservateur Fidesz. Le gouvernement d’Orbán s’est distancié de Novák en proposant un amendement constitutionnel qui limiterait les pouvoirs du président d’accorder des grâces dans les cas de maltraitance d’enfants, rapporte Reuters. Malgré cela, plus d’un millier de personnes à Budapest, la capitale hongroise, ont appelé vendredi à sa démission.
Une autre membre du parti de Novák et d’Orbán, la parlementaire Judit Varga, a signé la décision de grâce de Novák en tant que ministre de la Justice de l’époque. Elle en assume la « responsabilité politique », a-t-elle écrit samedi. Facebook: Varga renonce à son siège au Parlement et renonce à la tête de la liste Fidesz aux élections européennes.
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