Le président Bolsonaro quitte le Brésil deux jours avant la passation présidentielle


Le président brésilien Jair Bolsonaro a quitté son pays vendredi, deux jours avant de passer le pouvoir à son successeur Lula da Silva. C’est ce que rapportent les agences de presse internationales. Bolsonaro, qui a perdu de justesse l’élection présidentielle face à Lula en octobre dernier, est parti en avion pour la Floride. On dit que le président prévoit de rester aux États-Unis pendant un mois, mais la question est de savoir s’il reviendra et quand.

Bolsonaro n’a pas révélé pourquoi il a quitté le Brésil, mais son départ pourrait être lié aux multiples poursuites en cours contre lui. Il s’agit notamment de la diffusion de fausses nouvelles, de sa politique corona controversée et d’une éventuelle corruption dans l’achat de vaccins. Depuis le 1er janvier, Bolsonaro ne bénéficie plus de l’immunité. Il avait déjà annoncé en décembre qu’il ne serait pas présent lors de la passation de pouvoir le 1er janvier. Normalement, le président sortant du Brésil accroche l’écharpe présidentielle autour des épaules de son successeur.

Juste avant son départ de la capitale Brasilia, Bolsonaro a prononcé un discours via les réseaux sociaux, alors qu’il n’avait pas été entendu depuis longtemps. Dans le discours, il a dit, entre autres, qu’il avait perdu “la bataille, mais pas la guerre”. Ce faisant, il s’est réaffirmé comme le chef de file de la droite, tout comme il l’avait fait après son allocution juste après l’élection présidentielle. Bolsonaro n’a jamais reconnu sa perte et n’a jusqu’à présent pas félicité le successeur Lula pour sa victoire.

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Plein de spéculations

Bolsonaro, qui laisse son pays entre les mains de son vice-président et ancien général Hamilton Mourão, a nié mercredi lors d’une conversation avec CNN Brasil avoir des projets de voyage. Cela n’a pas empêché la population brésilienne de spéculer sur ce que fait le président, en partie à cause de ses propos lors d’une réunion plus tôt cette année. “J’ai trois options pour mon avenir : être arrêté, tué ou être victorieux.”

Pendant ce temps, ses partisans radicaux continuent de provoquer des tensions et des troubles dans le pays, notamment un attentat à la bombe déjoué à Brasilia la semaine dernière. Bolsonaro a pris ses distances avec l’incident dans son discours et a déclaré qu’il n’y avait en aucune façon contribué. Le suspect avait précédemment avoué que les propos du président l’avaient inspiré à commettre un attentat.



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