Le Premier ministre pakistanais Khan partira après le vote de défiance du Parlement


Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a été rejeté par le parlement samedi (heure néerlandaise). Après des semaines de chaos politique, au cours desquelles Khan a tout fait pour rester en fonction, la chambre basse a adopté une motion de censure contre le Premier ministre. C’est ce que rapportent les agences de presse internationales. Khan devra désormais céder la place à un successeur élu par le parlement.

Le vote de défiance, déposé par l’opposition début mars, a été motivé par la situation économique désastreuse au Pakistan. Le pouvoir d’achat du Pakistanais moyen a tellement baissé ces dernières années, en partie à cause de la crise du coronavirus, que les denrées alimentaires essentielles sont désormais devenues trop chères pour de nombreuses personnes. Khan, 69 ans, a dissous le parlement la semaine dernière pour empêcher le vote de la motion. Cependant, la Cour suprême a jugé les actions de Khan inconstitutionnelles et a annulé la dissolution.

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Ce samedi également, lors du débat sur la motion, les partisans de Khan ont tenté de reporter le vote le plus longtemps possible. Les membres du parti de Khan, qui, comme Khan, disent qu’il s’agissait d’un complot dirigé par les États-Unis, ont prononcé de longs discours. La réunion au parlement a été suspendue trois fois. Finalement, le commandant de la très puissante armée pakistanaise est intervenu, ont rapporté des sources à l’agence de presse Reuters. Ce général Qamar Javed Bajwa a parlé à Khan. Puis le président de la Chambre des communes, un associé de Khan, s’est retiré. Le vote a alors eu lieu. 174 des 342 députés ont appuyé la motion.

Khan, un ancien joueur de cricket, a remporté les élections de 2018 avec un programme populiste. Il n’a pas encore commenté publiquement sa destitution en tant que Premier ministre. Comme successeur, de nombreux experts mentionnent le nom du chef de l’opposition Shehbaz Sharif (70 ans). S’il devient Premier ministre, Sharif sera nommé à la tête d’un pays de 220 millions d’habitants et d’un arsenal de quelque 165 bombes nucléaires.



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