Le Premier ministre italien Draghi met la balle dans le camp des partis : annulation ou élections anticipées

Draghi a déclaré que l’expression spontanée du soutien du gouvernement populaire et local à son gouvernement était “sans précédent et impossible à ignorer”. Les maires, les organisations patronales et le personnel médical, entre autres, avaient appelé le Premier ministre à rester plus longtemps.

Draghi ne veut ce dernier que si tous les partis de son gouvernement d’union nationale y participent. “Es-tu prêt? Êtes-vous prêt à reconstruire ce pacte ? », a-t-il demandé à son auditoire. « Vous n’êtes pas obligé de me donner votre réponse. Vous devez le donner à tous les Italiens.

En plaçant le Parlement avant le bloc, Draghi tente de mettre fin à l’impasse politique dans laquelle l’Italie se trouve depuis la semaine dernière. Le mouvement populiste Five Star a alors refusé d’accepter un programme de soutien financier pour les entrepreneurs et les familles, car il ne serait pas assez social. Draghi a alors conclu que son large soutien était tombé et a présenté sa démission. Le président Sergio Mattarella a refusé d’accepter la démission et a ordonné à Draghi de parler au parlement.

Ce qui ne facilite pas la tâche de Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, c’est que la Lega nationaliste de droite de Matteo Salvini a indiqué qu’elle ne souhaitait plus gouverner avec le Mouvement cinq étoiles. Draghi devra réconcilier les deux partis pour sauver son gouvernement et éviter des élections anticipées.

“Draghi veut que les parties reviennent sur ce qui s’est passé la semaine dernière et continuent comme avant”, explique Volkskrantcorrespondante Rosa van Gool de Rome. “Au fait, il n’était pas du tout conciliant, c’était un discours vraiment dur. Draghi n’entend faire aucune concession aux parties. Le message était : vous retournez dans votre cage, ou ce gouvernement est prêt après tout.

Élections anticipées

De cette façon, selon Van Gool, Draghi essaie de se protéger contre l’accusation de fuir ses responsabilités en démissionnant. En même temps, il met les partis au bord du gouffre : celui qui refuse de procéder maintenant sera blâmé pour l’échec du gouvernement. Des élections anticipées, qui dans ce scénario auraient lieu fin septembre ou début octobre, pourraient gravement briser ce parti.

“Les parties ne sont pas très désireuses d’être considérées comme celles qui s’enfuient”, déclare van Gool. « Il y a donc de fortes chances qu’ils continuent ensemble. Mais le Mouvement cinq étoiles est certainement dans une position difficile : s’il avale ses revendications de politique sociale maintenant, ses électeurs ne le remercieront plus.

Aujourd’hui, le parlement débattra du discours de Draghi et un vote de confiance suivra. Une question importante est de savoir combien d’Italiens soutiennent encore le gouvernement d’union nationale. Dans son allocution, Draghi a salué tous les messages de soutien qu’il a reçus ces derniers jours. Mais selon Van Gool, c’est aussi un moyen de renforcer sa propre position et de ramener les harceleurs à la raison. “Ce n’est pas comme si toute l’Italie était derrière lui comme une seule”, dit-elle. « Les parties devront donc prendre un pari. Que coûteront-ils à la plupart des électeurs : débranchez-vous maintenant ou renoncez à leurs principes ? »



ttn-fr-31