Le Premier ministre hongrois Orban : « L’invasion russe de l’Ukraine n’est pas une guerre, mais une opération »


Le Premier ministre hongrois Viktor Orban (60 ans) refuse de qualifier de guerre l’invasion russe de l’Ukraine, préférant la qualifier d’« opération ». « Tant qu’il n’y aura pas de déclaration de guerre par les deux pays, cela restera une opération », a déclaré le leader nationaliste lors de sa conférence de presse annuelle à Budapest. Il utilise le même choix de mots que le président russe Vladimir Poutine, qui a qualifié à plusieurs reprises la guerre d’« opération militaire spéciale ».

Lors de la conférence de presse, Orban a répondu à la question d’un journaliste lui demandant pourquoi il évite le terme guerre dans ses conversations avec Poutine. Selon le Premier ministre hongrois, certains qualifieraient les événements de guerre, « mais nous, Hongrois, ne dictons à personne les mots à utiliser pour en parler. Nous sommes heureux que ce ne soit pas une guerre », a-t-il déclaré.

Orban est le seul dirigeant européen à entretenir de bonnes relations avec Poutine. Les deux hommes se sont rencontrés en octobre dernier à Pékin, la capitale chinoise.

Soutien à l’Ukraine

Lors de la conférence de presse, Orban a également évoqué son différend avec l’Europe. La Commission européenne a gelé l’année dernière 21 milliards d’euros de fonds pour la Hongrie parce que le pays ne remplissait pas un certain nombre de conditions en matière de droits fondamentaux. Plus tôt ce mois-ci, la Commission a débloqué 10 milliards d’euros de fonds de cohésion pour la Hongrie.

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D’une part, Orban a rejeté l’accusation selon laquelle il voulait lier cette question aux projets d’aide supplémentaire de l’UE à l’Ukraine. Le Premier ministre a même souligné qu’il était en principe favorable à une aide financière à l’Ukraine, car Budapest considère l’Ukraine comme un tampon entre la Hongrie et la Russie.

« Un mal qui touche les démocraties occidentales »

Orban a également mis en garde contre « le mal qui affecte les démocraties occidentales ». « Nous devons être prudents car il existe une grande démocratie occidentale où, si je comprends bien, ils veulent bloquer un candidat à la présidentielle en lui mettant des obstacles judiciaires », a-t-il déclaré, faisant référence à son allié américain Donald Trump. La Cour suprême du Colorado a statué mardi que Trump ne pouvait pas se présenter à la présidence en raison de ses actions lors des élections de 2020.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors de sa conférence de presse annuelle à Budapest. ©AFP

En outre, Orban a exprimé ses réserves quant à la décision du nouveau gouvernement polonais de licencier l’ensemble de l’équipe de direction de la chaîne publique polonaise. Les médias publics, contrôlés par le gouvernement nationaliste et populiste PiS (dont Orban était proche), étaient régulièrement accusés de diffuser des informations partisanes et de la propagande gouvernementale et de lancer des attaques contre l’opposition. Le Premier ministre hongrois a souligné que si une telle chose se produisait en Hongrie, « les forces de l’OTAN seraient peut-être déjà intervenues ».



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