Une grande réforme fiscale avant le 21 juillet pour s’assurer qu’il reste plus de salaire net à ceux qui travaillent : c’est la promesse faite par De Croo en début d’année. Et pour l’instant il ne veut pas revenir sur ses propos. A force de tirer et de traîner, le premier ministre libéral tente toujours de convaincre son gouvernement haut en couleurs pour la fête nationale de vendredi.

Ce serait un exploit, puisque le MR a clairement indiqué lundi que les plans qui sont désormais sur la table ne se colorent tout simplement pas assez en bleu : trop de hausses d’impôts, trop peu de nouvelles mesures sur le marché du travail et trop peu d’attention pour les indépendants. . Mais mardi, le monde est à nouveau différent. Aujourd’hui, le MR comprend que de « belles mesures » ont été prises en direction du parti. En premier lieu en ce qui concerne les réformes demandées du marché du travail.

C’est pour cette raison que le vice-Premier ministre David Clarinval a rejoint le gouvernement mardi soir pour une réunion. Est-ce encore possible ? Ce ne serait certainement pas la première fois que le MR – après de vives protestations – accepte encore un compromis à la dernière minute. Le président Georges-Louis Bouchez a fait de cette tactique presque sa marque de fabrique ces dernières années.

Le Premier ministre De Croo et le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) – l’élément déclencheur de l’histoire fiscale ces derniers mois – auraient un nouveau « barème de base » prêt pour la réforme fiscale dans lequel il n’est plus question d’augmentation dans la taxe sur les valeurs mobilières. L’augmentation d’une série de taux de TVA serait également hors de propos. (Les socialistes indiquent que ces propositions sont sur la table depuis le week-end dernier – donc avant le ‘non’ du MR lundi.)

Gauche

Reste à savoir si le MR peut encore se laisser tenter par des concessions pour ses partisans de droite. En tout cas, il convient de prêter attention à De Croo et Van Peteghem : chaque pas qu’ils font dans la réforme fiscale vers le MR est un pas considéré avec méfiance par la gauche. Par exemple, les socialistes et les verts ont entendu mardi que l’intention n’était pas d’en finir avec une réforme adaptée aux libéraux francophones. Par exemple, les familles de gauche au sein de Vivaldi s’en tiennent à la taxe sur les valeurs mobilières.

« Les partis de gauche ont du mal à digérer le virage à droite », confie une source écologiste. Groen et Ecolo soulignent que les projets préliminaires de De Croo et Van Peteghem – que le MR juge beaucoup trop à gauche – sont encore loin d’être assez à gauche à leurs yeux. Vivaldi est pris entre deux tabourets.

Plaire à droite et à gauche semble presque impossible. La réduction d’impôt promise pour ceux qui travaillent doit être payée à la fin du voyage. Sans augmentation de la taxe sur les valeurs mobilières et avec seulement une réforme cosmétique de la TVA, la question est de savoir comment. L’idée originale de Van Peteghem d’une réforme fiscale de 6 milliards d’euros a été abandonnée pendant un certain temps. Les travaux sont en cours pour une opération de 2 milliards d’euros. C’est la limite critique.

Une source gouvernementale de gauche : « Mais on ne va vraiment pas faire comme le précédent gouvernement de centre-droit, avec toutes sortes d’artifices et de mesures fantômes, juste pour obtenir une réduction d’impôt. »



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