L’écrivain est député conservateur de Central Devon et préside le comité restreint du Trésor de la Chambre des communes
Rarement un gouvernement n’a eu autant besoin d’une réinitialisation économique. La bonne nouvelle est que les prévisions à venir du Bureau de la responsabilité budgétaire et le nouveau plan budgétaire à moyen terme présentent justement une telle opportunité.
Si ceux-ci réussissent, une plate-forme peut être créée pour que le gouvernement commence à se frayer un chemin vers la lutte politique. Bien atterrir signifie gagner la confiance des marchés mal à l’aise et des députés conservateurs. Les deux devront savoir que les nouvelles règles budgétaires et les prévisions de l’OBR se cumulent.
Le principal objectif budgétaire devrait être la réduction de la dette en proportion du produit intérieur brut. La chancelière devrait repousser cela de trois à cinq ans. Ce serait une augmentation substantielle, mais qui peut à peu près satisfaire les marchés tout en offrant un maximum de flexibilité.
La prévision elle-même comporte trois parties interdépendantes. Tout d’abord, la croissance. Chaque évier de cuisine départemental est à juste titre lancé à cela. Le Trésor parlera sans aucun doute de l’efficacité des réformes du côté de l’offre du gouvernement avec l’OBR, mais il semble peu probable que notre prévisionniste indépendant convienne que l’aspiration d’une croissance tendancielle de 2,5 % puisse être atteinte de sitôt.
La chancelière pourrait être tentée ici de minimiser les projections de croissance dans les prévisions de l’OBR et de se rabattre sur un ensemble illustratif de chiffres basés sur la réalisation de l’objectif de taux tendanciel de 2,5 %. Mais ce serait une erreur. Cela serait considéré comme esquivant les choix difficiles et confirmerait ce que les marchés soupçonnaient depuis un certain temps : que la politique économique ne tient pas debout.
Les projections de croissance probables de l’OBR entraîneront une pression considérable sur la deuxième partie de la prévision : les dépenses. À une époque où une inflation plus élevée que prévu a déjà érodé les budgets des ministères, où les pensions sont indexées sur l’inflation et où les coûts du service de la dette augmentent rapidement, les dépenses seront difficiles à contenir.
Ici, je conseillerais au chancelier de tirer pleinement parti de l’horizon temporel de cinq ans et de rechercher des compressions de dépenses qui mordent plus loin sur la ligne. Cela dit, trop de douleur à l’arrière-plan fait courir le risque que toute l’approche soit considérée comme manquant de sérieux. Le chancelier doit trouver le juste équilibre pour s’assurer que les marchés sont convaincus que des progrès suffisants sont projetés, disons, au bout de trois ans.
En ce qui concerne les mesures spécifiques, peut-être que la chancelière pourrait être tentée de réduire la générosité du « triple verrouillage » sur les augmentations annuelles des pensions d’État dans les années à venir, alors que certains des pires pourraient être derrière nous. Toute réduction doit être politiquement réalisable, bien sûr, ce qui restreindra sévèrement la marge de manœuvre de Kwasi Kwarteng.
Ensuite, nous arrivons à la troisième partie — les impôts. Tout ce qui reste à trouver pour quadriller le cercle budgétaire après la croissance et les réductions des dépenses nécessitera des recettes fiscales supplémentaires et, si nécessaire, la décision politiquement atroce de dénouer davantage certaines parties du « mini » budget.
Bien que cela irait à l’encontre de sa mission de faible imposition, le chancelier pourrait chercher à générer des revenus importants grâce à des modifications des allégements fiscaux et à l’introduction de nouveaux prélèvements. Il pourrait par exemple supprimer le taux maximal d’allégement sur l’épargne-retraite. Ou il pourrait envisager une taxe sur les factures de carburant lorsqu’elles redescendront (en partie présentée comme une mesure verte).
Pour bien gérer tout cela, le gouvernement doit être pragmatique. Si ce n’est pas le cas, nous devrions nous préparer à de nouvelles augmentations des rendements obligataires, à de fortes pressions sur la livre et à une politique monétaire plus stricte, avec une pression à la hausse supplémentaire sur les taux de base et les coûts hypothécaires.
Mais si la chancelière est courageuse et n’esquive pas le défi, le gouvernement gagnera une plus grande confiance des marchés. Ceux-ci peuvent évoluer dans une direction positive aussi rapidement qu’ils sont devenus hostiles.