Le pic d’inflation est derrière nous : qu’est-ce que cela signifie pour vos salaires ?


Le Bureau du Plan voit la lumière au bout du tunnel et s’attend à ce que l’inflation se normalise d’ici la fin de l’année prochaine. En attendant, les choses sont revenues à la normale entre le patronat et les syndicats, qui organisent une journée nationale d’action pour plus de pouvoir d’achat. “Toutes les alarmes sont rouges.”

Dimitri Thijskens9 novembre 202203:00

Nous devrions toujours prendre les prévisions du Bureau du Plan avec un gros grain de sel en période de turbulences économiques, mais elles nous donnent de l’espoir. Par exemple, le pic d’inflation – en octobre, il n’était pas inférieur à 12,27 % – serait derrière nous et nous retomberions sous la barre des 10 % dans les mois suivants. Mais en 2023, il y aura encore une inflation de 5 à 6 %, ce qui signifie que nos salaires augmenteront également du même pourcentage. Des taux d’inflation normaux de 2 % sont à nouveau prévus d’ici octobre de l’année prochaine.

En ce moment, nous sommes toujours dans une tempête parfaite. Les entreprises et les employés essaient de garder la tête hors de l’eau. Et cela garantit que les deux parties avec des couteaux tirés se font face. Les négociations salariales de lundi n’ont rien donné. Les organisations patronales ont demandé aux syndicats de signer un engagement acceptant une augmentation de salaire de 0 % en plus de l’indice en échange du remplissage de l’enveloppe sociale. Mais les syndicats ne pouvaient pas accepter cela. Les conversations ont immédiatement explosé.

Image européenne

Les syndicats se concentrent principalement sur certains secteurs, où les marges bénéficiaires sont suffisamment importantes. Ils croient qu’il devrait y avoir la flexibilité nécessaire pour faire quelque chose de plus pour les employés. Pieter Timmermans, PDG de la FEB, s’y oppose fermement. « Toutes les alarmes macroéconomiques sont au rouge. Actuellement, 45 000 salariés sont en chômage temporaire. Et puis l’indexation de janvier à plus de 11% pour les cols blancs est toujours en cours. C’est comme si un pompier utiliserait de l’essence pour éteindre un incendie. En ce qui nous concerne, il n’y a aucune marge pour faire quoi que ce soit de plus, quel que soit le secteur.

Pas de marge salariale

En liant la loi sur les normes salariales à l’indexation automatique des salaires, un plafond et un socle ont désormais été établis pour les salaires. La marge salariale du Central Business Council pour les deux prochaines années était de -2,5 %. En d’autres termes : pas d’augmentation de salaire en plus de l’indice. Le fait que les syndicats descendent dans la rue aujourd’hui aura sans doute aussi des considérations stratégiques. Le fait que personne au gouvernement n’utilise maintenant le mot saut d’index est en soi un exploit pour eux.

Le délicat dossier est maintenant sur la table du gouvernement fédéral, comme c’est devenu la tradition entre-temps. Le ministre de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne (PS) “va prochainement se concerter avec le Premier ministre et le Groupe des Dix pour examiner la suite”, a indiqué le porte-parole Laurens Teerlinck. Cela ressemble presque à une copie d’il y a deux ans, avec une proposition venant maintenant du gouvernement. Divers intervenants indiquent qu’une sorte de prime pour les salariés des entreprises où ça va bien pourrait encore être la solution. Le nouvel accord salarial devrait être finalisé d’ici la fin de cette année.



ttn-fr-31