Le pénis en peluche utilisé comme trophée conduit à des appels à son interdiction. « Les enfants ne sexualisent pas les pénis de foire, contrairement aux adultes »

Le pénis en peluche, qui peut être gagné comme prix dans de nombreuses foires cette année, a fait sensation. Deux municipalités réclament une interdiction.

La ChristenUnie d’Alkmaar souhaite que le juste prix disparaisse. Parce qu’il ne faut pas exposer les enfants à cela, affirme le parti.

L’experte Belle Barbé ne soutient pas l’appel en faveur d’une interdiction du pénis, qui se fait entendre non seulement à Alkmaar mais aussi dans la commune de Berkelland en Gueldre. Selon elle, il n’y a pas lieu de s’inquiéter des conséquences pour les enfants. Barbé est éducatrice et auteure de livres d’information sexuellement positifs pour les enfants et fondatrice d’une agence qui propose des formations sur l’éducation sexuelle.

«J’imagine que beaucoup de gens se demandent: cela devrait-il avoir lieu à la foire», déclare Barbé. «Je ne suis pas non plus surpris qu’il existe des partis politiques qui prônent l’interdiction de ces pénis, car leurs partisans ne pensent vraiment pas que cela soit acceptable. Et vous savez aussi qu’il y a des gens qui ne sont absolument pas servis par cela, par exemple les gens de culture islamique. Ils se promènent sans méfiance dans la foire et voient soudain des pénis partout. Pour eux, c’est extrêmement conflictuel, voire irrespectueux.

« Ce n’est pas dangereux de voir des corps nus »

«Mais mon opinion en tant que spécialiste dans le domaine de l’enfance et de la sexualité à propos de ces pénis est la suivante : ils ne sont pas nocifs. Un pénis n’est qu’une partie du corps. La moitié des enfants ont eux-mêmes un pénis, l’autre moitié grandit avec des personnes possédant un pénis. Il n’est pas dangereux pour les enfants de voir des corps nus. Pour un enfant, un pénis est la même chose qu’un nez ou un bras. Les enfants ne sexualisent pas le pénis, les adultes le font. Les enfants réalisent bien sûr que les adultes lui donnent un sens différent. Et c’est comme ça qu’ils apprennent qu’on ne le montre pas aux autres et c’est bien sûr bien sûr.

Mais qu’en est-il des enfants victimes d’abus sexuels, ne devraient-ils pas être protégés des pénis omniprésents au carnaval ? Belle Barbé ne pense pas non plus que ce soit nécessaire. « Pour eux aussi, un pénis devrait être une partie ordinaire du corps. Le degré de dangerosité des abus sexuels dépend dans une large mesure de la réaction des adultes qui se trouvent dans l’environnement de l’enfant. Si un enfant ne peut pas parler de ce qui lui est arrivé, cela lui est encore plus préjudiciable. »



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