Le Pen rejette les informations faisant état d’une utilisation abusive des fonds de l’UE à l’approche des élections françaises


La candidate française d’extrême droite à la présidence, Marine Le Pen, a rejeté les allégations selon lesquelles elle aurait détourné des dizaines de milliers de fonds de l’Union européenne en les qualifiant de « sales tours » de l’UE à moins d’une semaine d’une course électorale serrée contre Emmanuel Macron.

Le Pen a fait l’objet d’un examen minutieux sur l’utilisation par son parti des fonds de l’UE depuis qu’elle était députée européenne, après que l’Office européen de lutte antifraude, connu sous le nom d’Olaf, a soumis un rapport énumérant les abus présumés aux procureurs français.

Olaf a confirmé lundi qu’il avait finalisé un rapport en septembre de l’année dernière, tandis que les procureurs de Paris ont déclaré avoir reçu les allégations en mars et avaient commencé à les examiner, bien qu’ils aient refusé de commenter leur contenu. Le site d’information d’investigation français Mediapart a publié samedi des extraits du rapport et a déclaré que Le Pen était accusé d’avoir détourné 137 000 €. Le FT n’a pas pu vérifier l’extrait publié par Mediapart.

« J’ai l’habitude de ce genre de coups bas de l’Union européenne, à quelques jours du second tour. Je ne pense pas que les Français tomberont dans le piège », a déclaré Le Pen aux journalistes lundi en marge d’une visite en Normandie dans le nord de la France alors qu’elle poursuivait sa campagne. « Je rejette évidemment absolument ces accusations. »

Le Pen a déjà été sous les projecteurs sur l’utilisation des fonds de l’UE par son parti, et des magistrats instructeurs en France l’ont placée sous enquête officielle en 2018 pour détournement présumé de fonds publics sur les salaires versés aux assistants parlementaires de l’UE. Cette affaire n’a pas encore suivi son cours.

Les procureurs français n’ont pas encore décidé de poursuivre les dernières allégations et de porter des accusations. Certains des fonds sous surveillance remontent à 2010, selon Mediapart, qui a déclaré qu’Olaf a affirmé qu’au total un peu plus de 617 000 euros avaient été détournés, y compris par d’autres députés français d’extrême droite du parti de Le Pen, désormais appelé le Rassemblement National ( Rassemblement national).

Ils sont accusés non pas d’en bénéficier personnellement mais d’avoir détourné des fonds destinés aux affaires liées à l’UE pour des événements liés aux affaires nationales françaises ou aux affaires internes du parti. Mediapart a cité l’exemple de 23 100 € utilisés en 2014 pour acheter des kits promotionnels pour le parti de Le Pen tels que des porte-clés, puis distribués lors d’un congrès pour son mouvement d’extrême droite en France.

Rodolphe Bosselut, avocat de Marine Le Pen, a déclaré dimanche dans un communiqué que le candidat d’extrême droite n’avait jamais vu les dernières accusations du rapport, et n’avait « été saisi par aucune autorité judiciaire française ».

Les allégations sont apparues quelques jours avant le second tour des élections du 24 avril. Le président Macron est préféré pour gagner et obtenir un second mandat, selon des sondages d’opinion le plaçant à environ 54% contre 46% pour Le Pen.

Les deux candidats ont sillonné la France ces derniers jours pour tenter de rallier des soutiens, notamment en courtisant les électeurs de gauche déçus qui ont soutenu le gauchiste Jean-Luc Mélenchon lors d’un premier tour de scrutin. Macron et Le Pen doivent s’affronter lors d’un débat télévisé le 20 avril.

À l’approche des élections début avril, les procureurs français ont ouvert une enquête préliminaire sur les allégations de fraude fiscale portées contre l’américain McKinsey, après une enquête sénatoriale sur l’utilisation par le gouvernement français de sociétés de conseil privées pendant le mandat de Macron. Cette enquête s’est avérée un revers pour Macron sur la campagne électorale alors que les opposants s’en sont emparés.



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