Le Parlement européen veut modifier le traité de base de l’UE et limiter le veto des pays


Mise à jourAvec une faible majorité – emmenée par l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt (Open Vld) – le Parlement européen a approuvé mercredi une proposition visant à adapter les accords fondamentaux de l’Union européenne. Pour le Parlement européen, le veto national sera supprimé dans un certain nombre de domaines.

La proposition de modification des traités est désormais envoyée aux États membres avec une demande de convocation d’une réunion spéciale pour débattre de la modification des traités. Il est alors possible qu’un des pays de l’UE utilise immédiatement son veto pour rejeter l’ensemble du projet.

Le Parlement européen a rédigé le texte en réponse à la Conférence sur l’avenir de l’Europe, une initiative au cours de laquelle les citoyens pouvaient formuler des recommandations sur les prochaines étapes du projet européen pendant un an. « C’est la première fois qu’un rapport sur une révision des traités obtient une majorité », s’est ensuite réjoui le démocrate-chrétien allemand Sven Simon.

Mais le vote a été serré. Comme parmi les États membres, il existe de grandes divisions au sein de l’hémisphère quant à la nécessité de réformes en profondeur. Finalement, le texte a été approuvé par 305 voix contre 274, avec 29 abstentions. La résolution qui l’accompagne a été adoptée par 291 voix contre 274, avec 44 abstentions.

« Chantage »

Après le vote au Parlement européen, les députés ont cité, entre autres, « le chantage constant de Viktor Orbán » comme raison pour vouloir modifier le traité. Le Premier ministre hongrois utilise désormais son veto européen contre, entre autres, le soutien à l’Ukraine, mais il l’a déjà fait sur d’autres dossiers, ou menace de le faire en échange de faveurs pour la Hongrie. Un nouveau traité fondamental devrait permettre à l’UE de négocier plus facilement avec les nouveaux pays de l’UE, sans que chaque État membre doive donner son approbation pour chaque petite étape de ce processus.

«Nous inversons la logique : il n’y aurait plus d’exigence de l’unanimité, sauf exceptions comme l’adhésion de nouveaux Etats membres et la fiscalité. C’est une petite révolution, mais il est de la responsabilité du Conseil (l’institution dans laquelle siègent les États membres, ndlr) d’expliquer comment l’UE peut fonctionner à 37 États membres », a déclaré le co-rapporteur Guy Verhofstadt (Open Vld/ Renouveler) au nouvel élan d’expansion apparu après l’invasion russe de l’Ukraine.

La proposition a donné lieu à des discussions animées et à divers ajustements au Parlement européen à l’approche du vote.

Initiative pour le Parlement européen

Une autre idée est de renforcer la position du Parlement européen. Les partisans demandent, entre autres, un plein droit d’initiative et un rôle plus fort pour le Parlement dans l’établissement du budget pluriannuel et dans la nomination d’un nouveau président de la Commission européenne. Selon eux, la Commission devrait également devenir plus petite, avec moins de commissaires que d’États membres. Les parlementaires plaident également pour un système bicaméral renforcé et moins de blocages au Conseil, en prenant davantage de décisions à la majorité qualifiée et par la procédure législative ordinaire.

Verhofstadt est satisfait que la présidence espagnole du Conseil ait assuré qu’elle transmettrait rapidement les propositions au Conseil européen. C’est cette institution, composée des chefs d’État ou de gouvernement des États membres, qui décide de convoquer ou non une Convention de révision des traités.

Toutefois, une modification d’un traité est très difficile. En 2005, ce sont les Pays-Bas et la France qui ont rejeté l’idée d’un traité européen pour une Constitution européenne lors d’un référendum européen. Les parlements nationaux hésitent à renoncer à une partie de leur autonomie en faveur d’un plus grand pouvoir pour Bruxelles.

L’actuel traité fondamental de l’Union européenne, le Traité de Lisbonne, est entré en vigueur en 2009 et a été conclu en 2007. Plusieurs députés ont souligné au cours du débat que beaucoup de choses ont changé en Europe après 2007. Il y a eu une crise financière, la menace russe s’est accrue, une pandémie mondiale est arrivée et le Royaume-Uni a quitté l’UE. Tous ces problèmes ont mis en évidence le manque de détermination du syndicat.

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