Le Parlement européen demande une législation contre l’utilisation problématique des smartphones

Une législation européenne doit être introduite pour lutter contre l’utilisation problématique des smartphones et d’Internet. C’est l’avis du Parlement européen, qui demande à la Commission européenne de mettre à jour en conséquence la législation sur la protection des consommateurs. « Aucune autodiscipline ne peut vaincre les astuces de la Big Tech, alimentées par des armées de designers et de psychologues pour vous garder collé à votre écran. Si nous n’agissons pas maintenant, cela aura des conséquences sur la santé mentale et le développement cérébral des générations futures », déclare la Néerlandaise Kim van Sparrentak (GroenLinks).

Les scientifiques associent l’utilisation excessive d’un smartphone ou la navigation trop longue sur Internet à une moindre satisfaction dans la vie et à des problèmes mentaux tels que la dépression, une faible estime de soi, l’anxiété, le manque de sommeil et un comportement obsessionnel-compulsif. Les enfants et les jeunes sont particulièrement vulnérables. Par exemple, les jeunes entre 16 et 24 ans passent en moyenne plus de sept heures par jour sur Internet, et un sur quatre présente une utilisation problématique du smartphone qui s’apparente à une dépendance.

Dans leur rapport, les députés mettent aujourd’hui en garde contre la nature addictive des jeux en ligne, des réseaux sociaux, des services de streaming et des marchés en ligne. Ils exploitent les vulnérabilités des utilisateurs pour attirer leur attention et gagner de l’argent avec leurs données, indique-t-il. C’est pourquoi, selon le Parlement, des alternatives plus sûres sont nécessaires, même si elles sont moins rentables pour les plateformes de médias sociaux.

Il appartient à la Commission européenne de proposer une telle législation contre la conception addictive. Défilement infini, lecture automatique par défaut, notifications constantes de confirmation de lecture et de lecture… ne sont que quelques-unes des choses qui, selon le Parlement, devraient être interdites. Les entreprises proposant des services en ligne devraient être tenues de développer des produits et services numériques éthiques et équitables « dès leur conception ». Les consommateurs doivent avoir le « droit de ne pas être dérangés ».

Le rapport du Parlement a été adopté par 545 voix contre 12, avec 61 abstentions. Tous les Belges présents ont voté pour, seuls Gerolf Annemans (Vlaams Belang) et Geert Bourgeois et Assita Kanko (N-VA) se sont abstenus.



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