Le parlement de Macédoine du Nord a approuvé samedi un plan français qui devrait permettre l’adhésion à l’Union européenne. C’est ce que rapporte l’agence de presse Reuters. Le compromis met fin à l’opposition de longue date de la Bulgarie, qui l’empêchait de devenir membre de l’UE en raison des mauvais traitements présumés de la minorité bulgare en Macédoine du Nord.
La proposition française signifie que la constitution nord-macédonienne stipule que cette minorité aura les mêmes droits et sera traitée de la même manière que les autres habitants. De plus, la Bulgarie n’a pas à reconnaître officiellement la langue macédonienne. 68 des 120 députés nord-macédoniens ont voté en faveur du plan. L’opposition a quitté la salle en signe de protestation avant le vote.
Le Premier ministre Dimitar Kovacevski s’est dit satisfait du vote. “Aujourd’hui, nous ouvrons une nouvelle perspective pour notre pays”, a-t-il déclaré par la suite. “A partir d’aujourd’hui, nous avançons à un rythme accéléré pour rejoindre la famille de l’UE.” Selon Kovacevski, la première rencontre entre son gouvernement et l’UE aura lieu mardi. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également déclaré samedi que le vote au parlement nord-macédonien avait désormais ouvert la voie à l’ouverture “bientôt” des négociations.
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Implications pour l’Albanie
Le compromis entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord touche aussi l’Albanie voisine, dont l’adhésion avait lié l’UE à celle de la Macédoine du Nord. Le Premier ministre Edi Rama a déclaré après les résultats qu’il enverrait immédiatement une délégation à Bruxelles lundi prochain pour entamer également des discussions sur l’adhésion.
La Macédoine du Nord est candidate à l’adhésion à l’UE depuis 2005, mais l’adhésion a d’abord été contrecarrée par la Grèce, puis par la Bulgarie. Cependant, les récentes démarches d’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie ont poussé la Bulgarie à mettre fin à sa résistance.
Le soulèvement bulgare a déclenché des manifestations à grande échelle le mois dernier et a contribué à l’effondrement du gouvernement du pays. Les manifestants sont également descendus dans les rues de Macédoine du Nord. Ils disent que l’accord constitue une menace pour leur langue et leur identité.