Le Pape à la CGIL : « L’inégalité et la précarité des genres sont une culture de gâchis. Trop de morts au travail


Le Pape a reçu en audience dans la salle Paul VI les cadres et les délégués de la Conférence générale italienne du travail avec le secrétaire général Maurizio Landini. « Nous voulons être un syndicat de rue pour affirmer les droits de la personne au travail et sur le territoire et surtout nous sommes animés par la volonté commune d’être des bâtisseurs de Paix et de mettre fin à une guerre, provoquée par la grave violence russe. invasion, dont la première victime est le peuple ukrainien », a déclaré Landini lors de l’audience avec le pape, la première fois par le syndicat Corso Italia.

Pape à la CGIL : il n’y a pas de travailleurs libres sans syndicat

« Cette rencontre avec vous, qui formez l’une des organisations syndicales italiennes historiques, m’invite à exprimer une fois de plus ma proximité avec le monde du travail, en particulier avec les personnes et les familles les plus en difficulté. Il n’y a pas de syndicat sans travailleurs et il n’y a pas de travailleurs libres sans syndicat », a déclaré le pape François lors de l’audience dans la salle Paul VI aux dirigeants et délégués de la CGIL, dirigés par le secrétaire général Maurizio Landini (« bon garçon! », Bergoglio l’a défini après le discours d’accueil du secrétaire). « Le travail construit la société – a souligné le Souverain Pontife -. C’est une première expérience de citoyenneté, où se dessine une communauté de destin, fruit de l’engagement et des talents de chacun ; cette communauté est bien plus que la somme des différents métiers, car chacun se reconnaît dans la relation aux autres et pour les autres. Et ainsi, dans le tissu ordinaire des liens entre les peuples et les projets économiques et politiques, le tissu de la ‘démocratie’ s’anime au jour le jour ». « C’est un tissu qui n’est pas fabriqué à table dans un bâtiment, mais avec un travail créatif dans les usines, les ateliers, les entreprises agricoles, commerciales, artisanales, les chantiers de construction, les administrations publiques, les écoles, les bureaux, etc. », a-t-il ajouté.

Pape: l’inégalité entre les sexes et la précarité de l’emploi sont un gâchis culturel

« La culture du gaspillage s’est glissée dans les plis des relations économiques et a également envahi le monde du travail. Cela se voit, par exemple, lorsque la dignité humaine est bafouée par la discrimination fondée sur le sexe – pourquoi une femme devrait-elle gagner moins qu’un homme ? – ; vous pouvez le voir dans la précarité des jeunes – pourquoi les choix de vie devraient-ils être retardés en raison de la précarité chronique ? – ; ou encore dans la culture du licenciement ; et pourquoi les métiers les plus pénibles sont-ils encore si mal protégés ? Trop de personnes souffrent du manque de travail ou d’un travail indigne : leurs visages méritent d’être écoutés et l’engagement syndical », a souligné le Pape.

Pape: trop de morts au travail, défaite pour la société

« Il y a encore trop de morts, de mutilés et de blessés au travail ! Chaque mort au travail est une défaite pour l’ensemble de la société. Plutôt que de les compter à la fin de chaque année, nous devrions nous souvenir de leurs noms, car ce sont des personnes et non des chiffres ». le Pape a poursuivi : « Ne permettons pas que le profit et la personne soient mis sur le même plan ! L’idolâtrie de l’argent a tendance à piétiner tout le monde et ne protège pas les différences. Il s’agit de s’entraîner à prendre à cœur la vie des salariés et de s’éduquer à prendre au sérieux les règles de sécurité : seule une sage alliance peut prévenir des « accidents », des drames pour les familles et les collectivités ».

Pape: assez d’exploitation du travail, d’embauche illégale et d’esclavage

L’une des préoccupations du pape est «l’exploitation des personnes, comme si elles étaient des machines de performance. Il existe des formes de violence, telles que l’embauche illégale et l’esclavage des ouvriers dans l’agriculture ou sur les chantiers de construction et dans d’autres lieux de travail, la contrainte aux quarts de travail épuisants, le jeu sournois dans les contrats, le mépris de la maternité, le conflit entre le travail et la famille. Que de contradictions et que de guerres entre pauvres autour du travail ! Ces dernières années, les soi-disant « travailleurs pauvres » ont augmenté : des personnes qui, bien qu’ayant un emploi, sont incapables de subvenir aux besoins de leur famille et de donner de l’espoir pour l’avenir ».



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