Le Panama a expulsé mardi des migrants par avion pour la première fois, en coopération avec le gouvernement américain. 29 Colombiens ayant un casier judiciaire ont été rapatriés par avion vers la capitale colombienne Bogotá aux frais des États-Unis, rapportent les agences de presse internationales. Deux nouveaux vols sont prévus le week-end prochain.
Le Panama et les États-Unis ont conclu le mois dernier des accords sur le retour des migrants illégaux. José Raúl Mulino, nouveau président de ce pays d’Amérique centrale depuis juillet, a annoncé peu après son investiture qu’il souhaitait lutter contre l’immigration clandestine. On estime qu’en 2023, environ 520 000 migrants, principalement des Vénézuéliens, ont traversé la dangereuse jungle du Darién. Cette zone se trouve à la frontière de la Colombie avec le Panama.
Les États-Unis ont également intérêt à lutter contre la migration. Un grand nombre de caminantes Après son arrivée au Panama, il tente de se rendre à la frontière américaine puis de demander l’asile aux États-Unis. Washington tente de réduire le nombre de migrants à la frontière avec le Mexique grâce à l’accord avec le Panama. Les États-Unis ont promis d’allouer environ 5,4 millions d’euros à ces vols.
Aucun Vénézuélien renvoyé
On ne sait toujours pas exactement quel sera l’effet de ces accords. Non seulement il s’agit actuellement d’un petit nombre de migrants de retour, mais les migrants vénézuéliens ne sont pas non plus rapatriés par avion pour le moment. Cela est dû aux relations tendues entre les deux pays : le Panama, comme de nombreux autres pays d’Amérique latine, ne reconnaît pas les récents résultats des élections au Venezuela. Les liens diplomatiques entre les pays ont donc été rompus fin juillet.
En raison de ces résultats électoraux, davantage de Vénézuéliens pourraient souhaiter se rendre aux États-Unis dans un avenir proche. Cela devra passer par le Panama. De nombreux Vénézuéliens ne voient aucun espoir d’un avenir meilleur dans leur pays, qui souffre depuis des années d’une crise économique, politique et humanitaire. Un grand nombre d’entre eux fuient également vers les pays voisins comme le Pérou, la Colombie, le Brésil et l’Argentine.
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La jungle du Darién s’étend entre le Panama et la Colombie, reliant deux continents. Il n’y a pas d’autoroutes ni de sentiers de randonnée, et le voyage à travers la nature sauvage dure parfois plus de onze jours. Des gangs sont actifs dans la région et volent régulièrement les migrants. De plus, la jungle elle-même, qui abrite entre autres des araignées et des serpents venimeux, présente un danger. En 2023, au moins 48 migrants sont morts dans la jungle du Darién, la plupart par noyade.