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Le Pakistan a mené jeudi une attaque avant l’aube contre des bases présumées de militants en Iran, une frappe de représailles qui menace d’intensifier les tensions après que l’Iran a attaqué un groupe jihadiste au Pakistan cette semaine.
Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué avoir « entrepris jeudi matin une série d’attaques militaires de précision hautement coordonnées et spécifiquement ciblées contre les cachettes des terroristes » dans la province iranienne du Sistan-Baloutchestan, tuant un certain nombre de militants.
Le Sistan-Baloutchestan est depuis longtemps une base pour les groupes séparatistes combattant une insurrection contre l’État pakistanais.
Le ministère des Affaires étrangères a ajouté qu’il avait mené ces frappes parce que l’Iran n’avait pas réagi face à « de sérieuses inquiétudes concernant les refuges et sanctuaires dont jouissaient les terroristes d’origine pakistanaise » qui avaient « continué à verser le sang de Pakistanais innocents en toute impunité ».
L’Iran a confirmé que le Pakistan avait lancé plusieurs missiles sur un village frontalier iranien à 4h30 du matin, heure locale. L’attaque a tué quatre enfants et trois femmes de nationalité étrangère, a déclaré à la télévision d’État Alireza Rahmati, adjoint du gouverneur du Sistan-Baloutchestan en Iran.
Il a indiqué qu’il y avait eu « une autre explosion » près de la ville frontalière de Saravan, qui n’a fait aucune victime.
L’attaque de jeudi fait suite à une attaque lancée mardi par l’Iran contre un groupe djihadiste basé au Pakistan, qui a ciblé Koh-e-Sabz près de la ville de Panjgur, dans la province pakistanaise voisine du Baloutchistan. Le Jaish ul-Adl, un groupe militant sunnite, a mené une campagne armée contre Téhéran depuis le Baloutchistan.
L’escalade militaire entre l’Iran et le Pakistan a suscité l’inquiétude quant à l’escalade des tensions dans la région, après le déclenchement de la guerre en octobre entre Israël et le Hamas.
Le Pakistan et l’Iran se plaignent depuis longtemps du fait que les séparatistes sont capables d’utiliser le territoire de l’autre pour lancer des attaques transfrontalières.
Les frappes iraniennes de cette semaine font suite à des opérations similaires menées par les Gardiens de la révolution en Irak et en Syrie en réponse à un attentat suicide dans la ville méridionale de Kerman, dont le groupe terroriste Isis a revendiqué la responsabilité.
Les médias iraniens ont déclaré que Téhéran avait exigé une « explication immédiate » d’Islamabad.