Le monde prend-il au sérieux la conservation de la nature ?


  Accouplement de baleine franche australe (Eubalaena australis).

Les océans retiennent plus de CO2 que la forêt tropicale, c’est pourquoi la préservation de la biodiversité y est particulièrement importante. C’est ainsi que peut fonctionner l’interaction complexe de tous les êtres vivants.20 octobre 2024 | 1:32 minutes


Des ovations debout et beaucoup d’espoir – c’est ainsi que s’est terminée la dernière conférence sur la biodiversité à Montréal, Canada, 2022. Mais à Calí, en Colombie, le monde négocie depuis deux semaines des questions très difficiles. L’accord de Montréal – probablement l’accord de l’ONU sur la conservation de la nature le plus important à ce jour – doit être concrètement mis en œuvre. La question la plus difficile sera celle du financement.

Objectif : Garantir les moyens de subsistance de l’humanité

À Montréal, le monde a convenu de protéger 30 pour cent des zones terrestres et maritimes. Les déchets plastiques, les pesticides et les subventions néfastes devraient également être considérablement réduits. L’objectif : garantir les moyens de subsistance de l’humanité, c’est-à-dire des écosystèmes fonctionnels comme base pour une eau propre, un air pur, un sol fertile ou la pollinisation des plantes.

La crise climatique détermine notre façon de vivre. La crise de la biodiversité détermine notre survie.

Johannes Vogel, professeur de biodiversité et directeur du Musée d’histoire naturelle de Berlin

Parc à ours alternatif à Worbis

Les populations d’animaux sauvages diminuent considérablement. Selon un rapport du WWF, les populations étudiées ont diminué en moyenne de 73 pour cent au cours des 50 dernières années.10 octobre 2024 | 0:24 minutes


Au début de la conférence, la ministre fédérale de l’Environnement, Steffi Lemke (Verts), qui se rendra également à la conférence de Cali, appelle à une réflexion plus étroite sur les crises du climat et de la biodiversité. Elle veut faire campagne en ce sens lors de la conférence sur la biodiversité en Colombie et lors de la conférence sur le climat en Azerbaïdjan en novembre : « Les deux crises ne peuvent être résolues qu’ensemble », a déclaré Lemke.
  • Intensification de l’agriculture
  • Scellement de zones dans les villes
  • Monocultures en forêts
  • Chantiers intensifs de pêche, de navigation et de construction en mer
  • Pollution due aux eaux usées, aux microplastiques et aux métaux lourds
  • Gaz d’échappement et polluants dans l’air
  • Cycles nutritifs perturbés, par exemple en raison d’une surfertilisation et de niveaux excessifs de nitrates
  • Espèces envahissantes
  • Modification des habitats due au changement climatique

La première Convention sur la diversité biologique a été signée en 1993. Plus récemment, les Conférences mondiales sur la conservation de la nature ont eu lieu tous les deux ans – en fait. En raison de la pandémie du coronavirus, la conférence prévue en 2020 en Chine a dû être annulée. Un accord novateur sur la protection de la nature devrait y être négocié pour la nouvelle décennie jusqu’en 2030. Celui-ci a ensuite été adopté à Montréal en 2022 sous la présidence canado-chinoise.


La crise de la biodiversité progresse

À elles seules, les populations de vertébrés ont diminué d’environ 73 pour cent au cours des 50 dernières années, selon le rapport Planète vivante du WWF. Les critiques estiment que de nombreux points de l’Accord de Montréal restent encore trop vagues. Cela vaut également pour Jannes Stoppel, qui observe les conférences pour Greenpeace.

Le problème est que de nombreuses zones protégées ne protègent tout simplement pas la nature car la pêche, l’exploitation forestière industrielle et l’agriculture conventionnelle sont toujours autorisées.

Jannes Stoppel, Greenpeace

Litige sur le financement

Le principal conflit tourne cependant autour de l’argent destiné à protéger les zones. À partir de 2025, les pays industrialisés ont promis de payer 20 milliards de dollars par an, notamment aux pays du Sud, pour protéger les zones au lieu de les exploiter économiquement. À partir de 2030, ce montant devrait atteindre 30 milliards de dollars. Mais on ne sait pas encore exactement comment cet argent sera réuni.

Têtards

« The Swarm of Life » est le nom de la photo gagnante des Wildlife Awards de cette année à Londres. Le Musée d’histoire naturelle de Londres décerne ce prix depuis 60 ans.10 octobre 2024 | 2h05


La Colombie, pays hôte, veut faire avancer le dossier. Le pays, considéré comme l’un des pays les plus riches en biodiversité au monde, a invité son public à une conférence mondiale sur la conservation de la nature qui devrait être encore plus importante qu’auparavant. Par rapport à Montréal, il existe non seulement une zone d’audience principale bouclée, mais aussi une autre zone ouverte à toute personne intéressée, avec de nombreux événements sur le sujet.

Plusieurs chefs d’État sont attendus à la conférence elle-même, dont le président brésilien Lula da Silva. Selon le WWF, l’Amérique latine et les Caraïbes sont actuellement les plus touchées par la disparition d’espèces.

La Colombie avance avec beaucoup d’ambition

La Colombie elle-même a adopté un objectif ambitieux avant la conférence. Ils souhaitent récolter environ 40 milliards d’investissements pour une transition énergétique à grande échelle dans le pays. Ils veulent abandonner progressivement l’extraction du charbon et la production d’électricité au charbon et préserver et reconstruire leurs écosystèmes rares. Ici aussi, la question est de savoir quels donateurs trouver pour le fonds.

L’hôte veut quand même donner l’exemple car la perte de biodiversité n’a pas diminué depuis l’accord de Montréal, précise le rapport Planète vivante du WWF publié en octobre. « Il n’y a plus de temps pour les paroles vides de sens sur la grande scène. Si nous voulons continuer à vivre bien et en sécurité sur cette planète à l’avenir, nous devons respecter ses limites », explique Kathrin Samson, responsable de la conservation de la nature au WWF. Allemagne.

Elisa Miebach travaille dans la rédaction environnementale de ZDF

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