Le monde est en feu, mais aux Pays-Bas, nous reportons son extinction d’un moment


Avec le début de la saison politique et la vague grandissante d’actualités électorales, il est bon de tout relativiser. Voici une sorte de clause de non-responsabilité. C’est une bonne idée de se rendre compte dans la période à venir que nos représentants, qui font tellement l’actualité, ont de moins en moins à faire. Il pleut des faits accomplis à La Haye. Beaucoup de boutons qu’ils peuvent actionner sont cassés ou confiés aux juges, à Bruxelles ou à la science.

Cela a encore été prouvé cette semaine. Un nouveau est apparu Rapport de Wageningen dans lequel les normes d’azote dans ce pays ont été ajustées à la baisse. Divers types de nature se sont révélés encore plus sensibles qu’on ne le pensait, rendant notre confinement à l’azote encore plus désespéré. Vous pouvez voter jusqu’à ce que vous pesiez une once, mais la réalité est que les résultats de ce genre d’études scientifiques sont littéralement incorporés dans notre politique sans processus politique. Pas de débat, pas d’interprétation ou d’équilibre des intérêts, pas de pitié – juste de la malchance.

Ce n’est pas la faute de la science, mais celle de la façon dont nous l’avons mise en place. Tout comme lorsque nous avons confié sans conteste la gouvernance de notre pays à l’équipe de gestion de l’épidémie pendant la crise du coronavirus, nous utilisons désormais les nouvelles connaissances scientifiques pour déterminer qui peut faire quoi et où dans notre pays.

Non seulement c’est irréalisable, car on ne peut pas élaborer une politique fiable basée sur des valeurs en constante évolution, mais c’est également injuste pour les agriculteurs qui doivent maintenant réévaluer si le cauchemar des pointes de charge devient réalité. Mais parfois, c’est tout simplement stupide.

Le ministre sortant du Climat et de l’Énergie, Rob Jetten (D66), doit se tortiller dans mille coins pour obtenir l’autorisation des travaux d’infrastructures nécessaires à l’électrification de ce pays. Cette électrification entraîne une réduction considérable de l’azote, mais cela n’est pas inclus dans la réalité juridique. Le CO2Nous n’incluons pas du tout le profit, car il s’agit d’un élément différent, d’un ministère différent et d’un procès différent.

Le résultat est que, sans priorité politique, la conservation locale de la nature l’emporte désormais souvent sur le problème climatique mondial. Le pays ne reste pas immobile à cause du CO mondial2problème mais à cause du problème local d’azote. Ce serait bien si l’aciérie verte de Tata ou le réseau d’énergie éolienne pouvaient être construits de toute urgence, mais la proximité d’une nature sensible rend tout cela extrêmement incertain. Le monde est en feu, mais nous reportons son extinction aux Pays-Bas car l’escargot étroit et le tubercule vert lorchis en souffrent.

Penny sage, livre insensé. Nous en avons vu un autre exemple dans un article récent décision du Conseil d’État sur la protection des chauves-souris dans les murs creux. L’isolation des espaces creux était le fruit le plus facile de la transition énergétique. Un retour sur investissement inférieur à quatre ans, une quantité considérable de CO2réduction et des pieds au chaud en prime.

Mais l’isolation des murs creux s’est avérée constituer une menace pour les chauves-souris. Et le Conseil d’État s’est de nouveau montré extrêmement strict : il ne suffisait pas de rechercher des traces de chauves-souris avec une caméra. Une étude écologique complète a dû être réalisée. Dans leur décision, nos plus hauts juges administratifs déclarent qu’ils se rendent compte que cela signifie que l’isolation des murs devient plus coûteuse et plus lourde, que la mesure de durabilité la plus importante et la plus abordable a été retirée des mains des citoyens et que nos objectifs climatiques sont devenus encore plus irréalistes, mais pas de chance. Le prochain juge pourrait à nouveau se prononcer durement sur le climat.

Chacun se porte bien sur son mètre carré et peut se contenter d’un autre habitat protecteur, ou d’un autre mammifère. Et tout le monde crie depuis ce mètre carré que ces autres objectifs sont également très importants. Interrogée, l’association des mammifères souligne qu’elle comprend également l’importance de la durabilité et qu’il n’est vraiment pas nécessaire pour tout particulier souhaitant isoler son mur d’avoir un biologiste campant à sa porte pendant quelques mois pour repérer les victimes potentielles. Mais ce genre de caractère raisonnable n’est jamais traduit de la science dans la réalité juridico-bureaucratique. La conséquence la plus réaliste de cette déclaration est que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre aux Pays-Bas encore un peu plus longtemps, à cause des chauves-souris.

Ce serait bien si, après ces élections, quelqu’un pouvait fixer des priorités, séparer les questions principales des questions secondaires et peser raisonnablement les intérêts. Un peu de politique, ce serait bien. Mais je crains qu’il ne faudra beaucoup de temps avant que quiconque soit à nouveau autorisé à décider par lui-même.

Rosanne Hertzberger est microbiologiste.



ttn-fr-33