Le monde caché derrière les antidépresseurs : « Ils vous sauvent la vie, mais après… »

Le généraliste formule avec prudence.  » Je vous suggère de commencer à prendre des antidépresseurs.  » Il me faut un moment avant de comprendre ce qu’il dit. Je ne vais pas bien, je dors à peine, j’ai des peurs étranges et le monde est caché derrière un rideau noir. Mais la dépression ?

Nous sommes en décembre 2021 lorsque je découvre les soins de santé mentale. En tant que patient, car en tant que journaliste, j’écris souvent sur les soins de santé mentale. Une fois, j’ai interviewé une étudiante qui écrivait des poèmes sur sa dépression. J’ai soigneusement noté ce qu’elle a dit, mais je n’ai rien compris. Vous ne savez pas comment passer la journée ? Vous ne voulez plus voir personne ? Vous avez des pensées sombres ? Comment?

Cela change lorsque je développe moi-même une dépression. Du coup, c’est très reconnaissable. Au début, je ne veux pas penser que c’est une dépression. Non, je suis juste fatigué et quelques semaines de repos m’aideront probablement.

Ce n’est pas le cas. Les choses vont de mal en pis. Et puis le mot « antidépresseurs » est mentionné. Je ne connaissais que leurs histoires d’horreur. « Vous ne vous en débarrasserez jamais » et « si vous arrêtez, la dépression reviendra deux fois plus grave ».