Le ministre Van Peteghem peut-il lancer une deuxième obligation d’État ? « Nos banques peuvent tout simplement avoir des ennuis »

Avec environ 20 milliards de souscriptions, l’emprunt d’État connaît déjà un succès retentissant. Néanmoins, le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) ne semble avoir réussi que partiellement à faire pression sur les banques pour qu’elles augmentent les taux d’intérêt.

John Lelong

Si vous souhaitez toujours souscrire aux obligations d’État via les banques le dernier jour du vendredi, il est préférable d’avoir pris rendez-vous à cet effet. «Dans diverses banques, les rendez-vous au bureau affichent complet», précise Isabelle Marchand, porte-parole de la fédération bancaire Febelfin. « Un certain nombre de banques offrent également la possibilité d’acheter des coupons d’État par téléphone ou via une application. » Vous pouvez souscrire auprès des banques jusqu’à la fin des heures de bureau. Pour ceux qui souhaitent s’inscrire directement auprès du gouvernement, le délai expire déjà jeudi soir.

Le chèque gouvernemental s’est révélé être un succès retentissant. Jeudi, l’Agence de la dette a annoncé que 19,55 milliards avaient déjà été souscrits aux obligations d’État à un an. «Cela dépasse toutes les attentes», déclare Pascal Paepen, professeur de banque et de bourse (KU Leuven, piggybanks.be). « Au départ, 10 milliards me paraissaient faisables, mais on va finir bien au-dessus du double. Il est évident que de nombreux Belges avaient besoin d’un tel produit.»

La grande attention médiatique y aura sans doute contribué, mais surtout, le certificat d’État apparaît pour beaucoup comme une alternative intéressante au compte d’épargne classique. Les obligations d’État sont plus sûres et plus accessibles que de devoir entrer en bourse par vous-même, tandis que le rendement est deux fois plus élevé que celui d’un compte d’épargne dans une grande banque.

Grâce à la courte durée d’un an, de nombreux Belges y voient également une alternative au compte à terme. «Il ne faut pas oublier qu’il existe de nombreuses personnes à court terme qui souhaitent par exemple acheter une maison ou un appartement dans un an», explique Gertjan Verdickt, professeur d’économie financière (KU Leuven).

concurrent des banques

Avec son initiative, Van Peteghem voulait renforcer la concurrence entre les banques. Il semble y avoir réussi. Axa, Argenta, Deutsche Bank et Beobank ont ​​immédiatement réagi à l’emprunt d’État en augmentant les taux d’intérêt sur les comptes à terme. Rien ne bouge pour le moment dans les grandes banques. « Mais je ne serais pas surpris si une grande banque augmentait également bientôt ses taux d’intérêt, et que les autres suivaient bientôt », déclare Verdict.

Dans le même temps, les taux d’intérêt sur les comptes d’épargne restent inchangés. Et c’était surtout là l’objectif de Van Peteghem. La question est donc de savoir si Van Peteghem proposera une nouvelle obligation d’État en décembre. Cette semaine, il a indiqué que cette option n’était certainement pas exclue. De cette façon, le ministre reste fermement derrière la porte. «C’est un signal important», déclare Paepen. « Avec les obligations d’État, le gouvernement est devenu une sorte de concurrent des banques. »

Une éventuelle répétition des obligations d’État comporte également des risques. «Les banques peuvent gérer une perte ponctuelle de 20 milliards d’euros d’épargne», explique Paepen. «Mais si elles perdent encore autant en décembre, des problèmes pourraient surgir dans certaines banques. Si nos banques perdent de l’argent, nous le ressentirons tous.



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