Le ministre de l’Agriculture Jo Brouns (CD&V) à propos de la crise de l’azote : « Je veux continuer avec ce gouvernement »

Même dos au mur, les chrétiens-démocrates flamands continuent de s’accrocher à leur revendication : un aménagement de l’accord sur l’azote. Quitter le gouvernement n’est pas une option. « Il n’y a pas d’alternative : je veux continuer avec ce gouvernement », déclare le ministre de l’Agriculture Jo Brouns (CD&V).

Anne De Boeck

La N-VA lance un ultimatum : se lier ou sortir. Vous avez jusqu’à mardi après-midi pour montrer votre couleur.

« Nous, montrer de la couleur ? Nous l’avons déjà fait hier. Nous ne sommes pas d’accord avec la note conceptuelle qui est maintenant sur la table. Le bureau politique du CD&V l’a encore confirmé à 100% lundi matin. Nous ajoutons clairement que nous sommes prêts à continuer à parler.

« Avec son ultimatum, le Premier ministre Jan Jambon (N-VA) adopte une attitude très difficile. S’il n’y a pas de consensus au sein du gouvernement, il faut le porter devant le parlement, selon les constitutionnalistes. Je trouve donc étrange que cette note ait été simplement déposée. Nous verrons ce que sera le résultat du débat en plénière mardi. Je m’attends à ce que des consultations gouvernementales aient également lieu avant cette réunion, même si je n’en ai pas entendu parler pour le moment.

CD&V souhaite-t-il un accord ? N-VA et Open Vld en doutent.

« En ce qui me concerne, il n’y a pas d’alternative : je veux finir la balade avec ce gouvernement. Je ne comprends pas non plus le scepticisme des autres. Les choses que nous demandons sont raisonnables et réalisables. De plus, dans notre scénario, nous drainerions toujours le bain d’azote beaucoup plus rapidement que ce qui est réellement nécessaire. »

« J’ai l’impression que CD&V est mis dans le camp des déraisonnables. Mais nous approuvons pleinement les objectifs en matière d’azote. Nous avons déjà fait de nombreuses concessions. Et pour être clair : nous ne demandons rien de nouveau. Nous voulons simplement que tout le monde traverse la frontière en même temps, et que les plans restent également réalisables pour les agriculteurs. Je pense que d’autres ne se rendent pas toujours compte des gros efforts que les agriculteurs doivent déjà fournir.

Expliquez : sur quoi est-il bloqué exactement ?

« Sur deux points importants. Le premier est de pouvoir fusionner des entreprises. Si un agriculteur démissionne, nous pensons qu’un jeune agriculteur devrait pouvoir reprendre cet espace azoté, tant que l’impact azoté sur la réserve naturelle adjacente n’augmente pas. Dans tous les cas, 25 % des droits sur l’azote doivent être cédés. Il est donc impossible que cette intervention ait un impact négatif sur les objectifs en azote. Néanmoins, il a le statut « à enquêter » dans la proposition N-VA de dimanche. Nous pensons que cela doit être changé, afin que les jeunes agriculteurs aient de l’oxygène.

« Le deuxième point est le seuil d’azote en dessous duquel les agriculteurs doivent rester pour demander un nouveau permis. Ce seuil est encore beaucoup trop bas pour nous, si bien que l’agriculture sera de facto bloquée jusqu’en 2030. Au début du sentier de croissance convenu, la norme pour l’agriculture est même quarante fois plus stricte que pour l’industrie. Si les agriculteurs peuvent démontrer qu’ils n’ont pas d’impact négatif significatif sur l’environnement, par exemple grâce à des investissements importants ou à la reprise de droits d’azote, alors ce seuil de permis doit être complètement supprimé pour nous.

Le CD&V semble désormais avoir perdu son image de parti politique. Ne prenez-vous pas un gros risque ?

« Dans le passé, nous étions toujours accusés d’être trop laineux, trop délavé. Maintenant, nous sommes clairs et les gens nous accusent de profilage. Ainsi soit-il. Nous sommes simplement convaincus que chacune de nos propositions est parfaitement en ligne avec les objectifs azotés. Cela renforce ma conviction de continuer. Si d’autres ont un problème avec cela, laissez-les nous défier sur le contenu.



ttn-fr-31