Le ministre de la Justice veut réformer le droit de la famille

Le ministre fédéral de la Justice Buschmann a présenté des projets de réforme du droit de la famille.16/01/2024 | 1h25


Notre objectif est d’adapter le droit à la réalité sociale.

Marco Buschmann, ministre de la Justice

L’occasion a été la présentation de deux documents thématiques clés sur les changements dans la loi sur la filiation et la garde des enfants. La ministre fédérale de la Famille, Lisa Paus (Verts), a salué le projet, tout comme l’association des lesbiennes et des gays.

Buschmann : Le droit est en retard sur la réalité

De nombreux enfants grandissent aujourd’hui dans des familles séparées, disparates et arc-en-ciel ou avec des parents qui ne sont pas mariés, a souligné Buschmann. Toutefois, le droit de la famille est en retard sur cette réalité. « Les parents et les enfants en paient le prix : le droit de la famille rend la vie de beaucoup inutilement difficile. » Le ministre de la Justice veut désormais changer cela avec la réforme.

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Le droit de la filiation porte sur la question de savoir qui sont les parents légaux d’un enfant – il n’est pas nécessaire qu’ils soient les parents biologiques. Les changements prévus ici visent, entre autres, à donner aux mères lesbiennes un statut juridique égal. Si un couple de lesbiennes avait un enfant ensemble, la femme qui ne portait pas l’enfant devait l’adopter après la naissance. À l’avenir, elle devrait automatiquement devenir co-mère. Si un couple de lesbiennes n’est pas marié, le partenaire de la mère biologique devrait pouvoir simplement reconnaître l’enfant.

Don de sperme après conclusion du contrat

La deuxième innovation majeure en matière de droit de la filiation est l’introduction de ce que l’on appelle les accords de parentalité. Surtout dans le cas du don de sperme, les personnes impliquées devraient pouvoir préciser contractuellement qui doit être le deuxième parent légal en plus de la mère biologique avant la conception de l’enfant. Le principe précédemment applicable selon lequel un enfant ne peut avoir que deux parents légaux reste intact.

La ministre de la Famille Lisa Paus (Verts) sur les changements prévus :

La loi de la filiation vient d’une époque où il n’existait pratiquement pas d’autres formes de famille que le modèle familial classique père-mère-enfant.

Lisa Paus, ministre de la Famille

Aujourd’hui, les familles patchwork et arc-en-ciel font partie du quotidien de nombreux Allemands. « La société a changé, mais pas la loi. » Il est donc bon d’adapter enfin le droit aux évolutions sociales. Paus a décrit le document sur les questions clés présenté comme « une bonne base sur la voie d’une réforme juridique urgente ».

Le droit de l’enfance devrait être réformé

Outre le droit de la filiation, Buschmann souhaite également réformer le droit sur la garde des enfants. Il est notamment prévu d’introduire un « petit droit de garde » : à l’avenir, les parents pourront accorder un droit de garde à deux autres personnes au maximum, par exemple à leur nouveau partenaire. Il est également stipulé que les enfants âgés de 14 ans et plus bénéficieront à l’avenir d’un pouvoir de codécision explicite en matière de droits de garde et de visite.

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Selon le document sur les points clés, les tribunaux de la famille devraient à l’avenir enquêter sur les preuves de violence domestique « de manière exhaustive et systématique ». Le modèle dit en alternance est également réglementé par la loi : les deux parents s’occupent des enfants la moitié du temps.

Critique de l’Association des lesbiennes et des gays

Le ministère de la Justice souhaite désormais élaborer des projets de lois basés sur ces deux documents thématiques clés. Celles-ci doivent être présentées au premier semestre 2024. L’Association des lesbiennes et des gays (LSVD) insiste sur un processus législatif « rapide ». La discrimination anticonstitutionnelle contre les familles arc-en-ciel doit appartenir au plus vite au passé, a exigé Patrick Dörr, membre de la direction fédérale du LSVD. Avec les propositions de réforme, « la réalité vécue par de nombreuses familles arc-en-ciel serait enfin protégée par la loi ».

Le conseil d’administration du LSVD a critiqué « le manque de propositions concrètes sur la parentalité trans*, inter* et non binaire » et l’absence d’effet rétroactif de la réglementation. Celles-ci ne prévoient pas que les déclarations d’adoption d’un enfant aient un effet rétroactif à la date de l’adoption, des demandes de détermination ou des déclarations de naissance conjointe déjà déposées.

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Source: AFP



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