Le ministère public a dû rectifier des soupçons injustifiés par une annonce dans trois journaux

Une annonce remarquable a été diffusée jeudi CNRC, Le télégraphe et le Quotidien financier. Dans ce document, le ministère public a publiquement rectifié les soupçons de fraude, de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle d’un établissement de santé de Rotterdam et de ses administrateurs.

Dans le rectificatif, le ministère public indique, entre autres, que le directeur de cet établissement de soins à domicile, Nour-Edinne Lemallam, « a été lésé dans son honneur et sa réputation par l’action pénale à son encontre et par les déclarations publiques concernant ceci par le ministère public ».

Selon un porte-parole du parquet national, une telle rectification par publicité est rare. Parfois, le ministère public envoie des communiqués de presse dans lesquels les soupçons antérieurs sont révoqués.

Cette rectification fait suite à une décision rendue le mois dernier par le tribunal de district de La Haye dans le cadre d’une procédure engagée par les directeurs de l’organisation de soins à domicile. Il s’agissait initialement d’une entreprise individuelle qui, après 2005, s’est transformée en une variété d’entreprises nationales et étrangères, qui se concentraient principalement sur des clients d’origine islamique. En 2007, ceux-ci ont fait l’objet d’une enquête pénale pour abus et escroquerie aux caisses d’assurance maladie.

Il est rare que le ministère public doive régulariser un soupçon de cette manière

En mars 2008, le ministère public a annoncé que quatre hommes avaient été arrêtés. Le « principal suspect » était en détention provisoire depuis près de trois mois. En janvier 2009, le ministère public a publié un rapport administratif intitulé « Fraude dans le maintien à domicile », qui faisait implicitement référence à l’organisation de maintien à domicile.

En 2015, le tribunal de Rotterdam a acquitté tous les suspects, le ministère public a renoncé à faire appel. Un règlement a été conclu en 2020, par lequel le ministère public a promis 250 000 euros au curateur qui a géré la faillite de l’établissement de santé.

Compensation

Les anciens membres du conseil ont alors demandé au tribunal de La Haye la purification complète de leur blason. Il y a un droit à ça le tribunal, s’il n’y avait pas de justification démontrable pour une enquête pénale dès le début de l’enquête, ou si l’acte était « contraire à une norme de droit public ». Et ce fut le cas ici, fut le verdict.

D’éventuelles erreurs comptables n’étaient pas dues à la fraude, mais à la croissance rapide de l’entreprise : l’enquête pénale était donc « illégale » dès le départ. Toutes les personnes impliquées ayant été acquittées, « la justification des communiqués de presse a également expiré avec effet rétroactif » et l’Etat doit également réparer le préjudice. Le montant de celle-ci reste à déterminer. Le suspect principal de l’époque a en tout cas droit à des dommages immatériels de 20 000 euros.



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