Le militant lauréat du prix Nobel de la paix a été condamné à 15 mois de prison supplémentaires. Alors que les deux reporters Hamedi et Elaheh, libérés dimanche sous caution, ont été immédiatement dénoncés car, sur les photos de leur libération, ils ne portaient pas le foulard islamique.


LLa journée d’hier semblait être marquée par une petite nouvelle positive. Les journalistes Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi, qui ont rapporté la mort de Mahsa Amini et qui pour cela avait été condamné à 13 et 12 ans de prison, avait été libéré sous caution (100 milliards de rials, environ 200 mille euros) après 17 mois dans la prison d’Evin, en Iran.

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Une liberté provisoire, jusqu’à ce que la Cour d’appel siège. Mais il a suffi que les photos et vidéos des deux journalistes enfin libres et tête découverte apparaissent sur les réseaux sociaux pour que la justice iranienne ouvre ses portes. une nouvelle affaire contre eux.

Hamedi, 36 ans, photojournaliste au quotidien réformateur Shargh et Mohammadi, 31 ans, reporter au quotidien réformateur Ham-Mihan, ils sont accusés de «liens avec un État hostile» (États-Unis) », « collecte et collusion contre la sécurité nationale » et « propagande contre le système ».

En substance, ils ont été condamnés pour avoir fait connaître au monde, avec leurs articles, l’histoire de Mahsa Amini, la Kurde de 22 ans décédée en détention, arrêtée parce qu’elle ne portait pas correctement le voile islamique. Parmi les différents « crimes » commis par Hamedi, la propagation sur les réseaux sociaux la photo du père et de la grand-mère en larmes après avoir appris la mort de Mahsa Amini, avec la légende : « La robe noire de deuil est devenue notre drapeau national. »

Le procès contre le prix Nobel de la paix

Hier a également annoncé une nouvelle peine pour le militant iranienà Narges Mohammadi, 51 ans, prix Nobel de la paix en 2023 : encore quinze mois de prison pour elle pour « propagande contre la République islamique d’Iran », ce qui porte sa peine à 12 ans et trois mois de prison.

Douze ans et trois mois de prison plus 154 coups de fouet, une interdiction de voyager de deux ans, une interdiction de deux ans d’adhérer à des groupes politiques et une interdiction de deux ans à propos de l’utilisation d’un smartphone. Le verdict du tribunal lui interdit également de se rendre à Téhéran, la capitale, ce qui signifie qu’elle devra probablement purger sa nouvelle peine dans une autre province d’Iran.

La famille de Narges Mohammadi, les deux enfants qui ont grandi sans elle

Un nouveau procès contre elle s’est tenu en son absence le 19 décembre 2023 et cette condamnation était la cinquième depuis 2021 (l’année où elle a été emprisonnée à Evin)«dont trois étaient dus à ses activités à l’intérieur de la prison ». Sa famille l’a fait savoir lundi 15 janvier : « La sentence s’apparente à une déclaration politique contre Mohammadi ».

Ali et Kiana Rahmani, enfants de Narges Mohammadi, lors de la cérémonie de remise du prix Nobel en décembre (Photo de Sergei Gapon/Anadolu via Getty Images)

Narges Mohammadi a deux enfants, Ali et Kiana, des jumeaux de 17 ans, qu’il n’a pas vu grandir. Les garçons n’ont pas vu leur mère depuis 2015, quand ils ont quitté l’Iran pour vivre en exil en France avec leur père, le militant Taghi Rahmani. Ils n’ont pas pu lui parler depuis environ 21 mois.

L’Iran, le front intérieur et la politique étrangère

Ces derniers jours, les données ont également été publiées Bilan final 2023 par Hands Off Cain, sur exécutions capitales dans le monde. En Iran, au cours de l’année civile 2023, il y en avait au moins 878. Un chiffre record : il n’y a qu’en Chine qu’il y en a davantage.

Signe que la répression des manifestations sur le front intérieur ne s’est pas du tout relâchée, même si la situation n’est plus sous le feu des projecteurs comme elle l’était il y a quelques mois.

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