Aldo Cazzullo (photo de Carlo Furgeri Gilbert).
Nonelle grande vague d’émotion populaire suite au décès de Maurizio Costanzo, il y a deux détails à signaler, qui concernent deux femmes. On a beaucoup écrit sur la grossièreté confinant à l’impiété des fans de Maria De Filippi qui lui ont demandé un selfie au salon funéraire. Ils sont indéfendables.
Mais Maria était une dame. Elle a compris que ces gens la voyaient non seulement comme une personnalité de la télévision, mais comme un membre de la famille ; et elle ne voulait pas décevoir son auditoire, dans la certitude que son mari aurait fait de même, ou aurait accepté de toute façon.
ça m’a frappé aussi l’interview que Marta Flavi a accordée à l’un de nos collègues de Corriere della Sera, la très bonne Maria Volpe. Tout le monde se souvenait que l’histoire entre Costanzo et Flavi s’était terminée de manière houleuse, comme cela arrive parfois dans la vie.
Mais dans la mort, Marta Flavi était parfaite. Pas un mot de ressentiment, seulement des regrets. On s’aimait, mais ça ne pouvait pas durer, on était trop différents, pour lui le travail coïncidait avec la vie. « Je n’irai pas à l’enterrement, ce ne serait pas élégant. Je n’ai jamais eu de relations avec Maria De Filippi, mais je suis proche d’elle et de ses enfants en souffrance ». C’est comme ça que c’est fait.
Je ne connais pas le contexte, mais pour moi, cette interview m’a semblé être une leçon de civilité. Ce n’est pas facile de rompre, et encore plus difficile d’entretenir de bonnes relations. Néanmoins J’avoue que je me suis toujours méfié des gens qui passent leur temps à dénigrer leurs ex. « Cette femme a ruiné ma vie » ou « cet homme a ruiné ma vie » sont des phrases qui devraient être bannies des conversations et des consciences.
La vie n’appartient qu’à vous, et personne ne peut la gâcher pour vous ; vous seul pouvez le faire. Si vous avez permis à un autre de faire de votre vie un enfer, la responsabilité est avant tout la vôtre. Alors bien sûr les séparations sont toujours une inconnue, et une phase de froideur, sinon de polémique, est parfois inévitable. Mais alors nous devons regarder devant nous, aller au-delà et dire des mots de paix. D’autant plus quand l’un des deux s’en va, pour toujours.
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