Le maire Prévot à propos de la tortue Jan Fabre à Namur : "La Cour n’a pas condamné l’art, mais l’artiste"

Prévot, critiquée par un nouveau collectif féministe namurois, ‘BADASS’, a défendu la décision de la ville de ne pas déplacer ni enlever la statue. Namen a choisi de placer un panneau avec des explications. De plus, l’homme chevauchant une tortue sur le dos, une image de l’artiste Jan Fabre lui-même, a les yeux bandés pendant une période de 18 mois – aussi longtemps que la condamnation de l’artiste. Jan Fabre a été condamné la semaine dernière pour violences et harcèlement sexuel au travail.

« Le tribunal n’a pas condamné une œuvre d’art, mais il a condamné le comportement grave et problématique d’un homme », a déclaré Prévot. Le conseil municipal a tenté de prendre en compte « la diversité des sensibilités exprimées », assure le maire. Le bandage des yeux de la statue est un « acte symbolique », inspiré de ce qui a été décidé en d’autres lieux autour des œuvres de Jan Fabre, par exemple au Parlement flamand, ou dans la cage d’escalier des Musées royaux des Beaux-Arts, où les peintures de les panneaux décorés par l’artiste ne seront pas éclairés pendant 18 mois.

La tortue, qui occupe une place prépondérante à la Citadelle, est appréciée des touristes et des photographes. « Beaucoup de gens qui tirent sur la statue ne savent pas qui la chevauche, alors on a décidé de mettre un panneau pédagogique », explique Maxime Prévot. Déplacer ou démolir l’image, comme le suggèrent certains habitants, ne serait pas facile, car l’artiste conserve ses droits moraux et a donc son mot à dire sur la manière dont son œuvre est exposée, où elle est placée, etc. L’ajout du bandeau, c’est déjà « un peu un avantage », reconnaît le maire.



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