Le lundi après l’annulation de l’incendie du Coran à Arnhem, découragement et détermination se battent pour la priorité


Après un week-end de haute tension, la communauté musulmane d’Arnhem – environ vingt mille habitants – semble vaincue ce lundi.

Le leader de Pegida, Edwin Wagensveld, condamné à la fin de l’année dernière pour avoir insulté des musulmans, avait annoncé qu’il brûlerait un Coran samedi après-midi sur la Jansplein, au centre de la capitale de la Gueldre.

La police a escorté le manifestant à trois reprises vers un autre endroit de la place afin qu’il puisse continuer à exercer son droit de manifester. Plusieurs centaines de contre-manifestants ont tenté d’empêcher l’autodafé du livre, certains ayant eu recours à la violence. Ils n’ont pas respecté le lieu désigné : la Willemsplein voisine. Une confrontation avec la police anti-émeute a fait plusieurs blessés et arrestations. Wagensveld a également été légèrement blessé, selon une lettre du maire Marcouch.

« Suis-je déçu, demandez-vous ? C’est un euphémisme », déclare Khaled Mouhouti, président de la mosquée Nour al-Houda à Arnhem-Zuid. Il connaît personnellement le maire Ahmed Marcouch : « J’ai son numéro privé. » Et oui, souligne-t-il : « Je comprends sa position de maire. Nous sommes également favorables au droit de manifester.»

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« Cela va devenir incontrôlable »

Mais ce qui dérange le plus Mouhouti, et avec lui sept autres organisations islamiques d’Arnhem qui ont publié une déclaration commune, c’est l’argument utilisé par le maire pour ne pas intervenir. Marcouch a déclaré à Omroep Gelderland qu’il ne disposait pas d’informations « au front » qui lui permettraient d’annuler l’autodafé du Coran. En tant que maire, il ne peut rien dire sur le contenu d’une manifestation. Il ne peut intervenir que si l’ordre public et la sécurité sont manifestement en jeu.

« Mais vendredi, il y a eu un article sur la manifestation de Pegida Le Gueldre est devenu viral, et l’attention a également été portée à l’action lors des prières du vendredi dans plusieurs mosquées bondées, alors nous avons su : cela allait devenir incontrôlable. CNRC J’ai vu trois tracts différents qui ont circulé dans les 24 heures précédant l’action, appelant à l’arrêt des incendies et, selon une annonce numérique, aux émeutes de samedi soir.

Mouhouti : « Je supplie Marcouch depuis vendredi, je le supplie vraiment de ne pas laisser cette action se poursuivre. » L’incendie annoncé du Coran devant une mosquée d’Apeldoorn avait déjà été empêché par le maire pour des raisons de sécurité publique. « Le fait que, comme l’affirme le bourgmestre, une APV (Ordonnance Générale Locale) soit nécessaire pour cela est un non-sens. Et il le sait. Il suffit de faire appel à « l’ordre et à la sécurité publics ».»

maireAhmed Marcouch Je comprends la tristesse jusqu’aux orteils

Les images de la manifestation diffusées par la chaîne PowNed montrent Mouhouti prenant le mégaphone et appelant les contre-manifestants à rentrer chez eux. Ça suffit les gars, a-t-il crié. « Cela n’en vaut pas la peine pour nous. » Mouhouti : « À ma grande surprise, Wagensveld a ensuite été autorisé à exposer une troisième fois son foyer pour tenter de brûler le Coran. Alors un tel appel de ma part n’a aucun sens, n’est-ce pas ? L’envie de faciliter les incendies à trois reprises par notre maire a vraiment détruit beaucoup de choses dans notre société.

En plus d’être vaincue, la communauté islamique est également déterminée ce lundi. Des projets sont déjà en cours pour une marche pour la paix, en collaboration avec l’INA (Réseau interreligieux d’Amsterdam) et la communauté protestante voisine du Dôme, qui a soutenu les musulmans d’Arnhem par des déclarations. Et les mosquées demandent conseil sur la possibilité de saisir la justice pour revoir le cours des événements.

Projet X

Du trafic des applications entre les mains de CNRC Il semblerait que les présidents de la mosquée aient été avertis dès le 4 janvier par la municipalité qu’une manifestation se préparait au cours de laquelle un Coran risquait d’être brûlé ou déchiré. Le conseiller en sécurité concerné leur a demandé de partager le message à ce sujet « au maximum avec les membres du conseil d’administration de la mosquée », dans l’espoir de rendre la manifestation aussi silencieuse que possible. Dans le même temps, « nous devons tenir compte des réactions de colère de la communauté islamique ». La demande se terminait par la demande de partager des « signaux » à ce sujet, afin d’éviter d' »éventuelles confrontations ».

« Ce qui est frappant, déclare Mustafa Akpinar de la Fondation Centre islamique Arnhem-Zuid, c’est que nous avons effectivement tiré la sonnette d’alarme. Nous avons même rendu visite au maire. Mais rien ne pouvait le faire changer d’avis. » Mouhouti : «Quand je lui ai demandé s’il n’avait pas peur d’un scénario comme Projet

Ce mercredi, le conseil municipal d’Arnhem en débattra. Le maire Marcouch a répondu par téléphone ce lundi CNRC bouleversé par « l’action humiliante » de Wagensveld, « qui n’a d’autre but que de rabaisser un groupe de personnes qui ont dû beaucoup souffrir pendant des années ». Mais ce n’est que lorsque le manifestant a été attaqué pour la troisième fois par un groupe de contre-manifestants que la police a jugé qu’elle ne pouvait plus garantir la sécurité, raconte-t-il. « Et même si je comprends parfaitement la tristesse que je provoque, ce n’est qu’après ce conseil que j’ai pu dissoudre la manifestation. »

Le maire dit qu’il apprécie le modèle danois. Depuis fin 2022, brûler ou déchirer des livres saints est une infraction pénale au Danemark. « Cela me permettrait d’intervenir plus tôt. » Ce n’était plus possible, semble-t-il décidé. «Lorsqu’une manifestation de Kick Out Zwarte Piet a été empêchée à Staphorst, la conclusion a été que la municipalité aurait dû faire beaucoup plus pour permettre à la manifestation d’avoir lieu. Je voulais éviter qu’on me dise ça après.»

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