MArcel Proust nous a invités à réfléchir sur le temps perdu, celui d’un passé que même la nostalgie littéraire ne parviendra pas à nous faire retrouver. Et si le temps perdu était celui du présent ?
De plus en plus d’ouvrages interrogent l’évolution de notre quotidien contemporain compressé entre des métiers aliénants (toujours quand on a la chance d’avoir un travail), ponctué de une répétitivité qui nous éloigne de notre monde intérieur, des métiers qui ne nous représentent pas toujours et nous obligent à être efficaces sans si ni mais. Des emplois que l’on a parfois du mal à atteindre, en passant plus de temps dans les déplacements, encore plus fatigants que le travail lui-même.
Ensuite, si tout se passe bien, il reste une part plus ou moins importante de temps libre. Et ici s’ouvre une prairie sans limites à laquelle on ne sait plus comment faire face. Parce que cette efficacité vécue au travail comme un réflexe conditionné continue d’influencer ces quelques heures que nous devrions nous consacrer.
Quand nous aurons enfin une lueur de vie libre devant nous, un espace sans obligations ni devoirs, il peut arriver que nous ressentions un frisson presque de peur, un véritable vide de sens et alors nous essayons d’optimiser et de rentabiliser même cet aperçu de la vie qui devrait nous réconcilier avec l’existence et nous aider à définir notre chemin. sur Terre.
Le sentiment de culpabilité de ne pas avoir également profité pleinement de ce temps se libérer des engagements provoque mal-être et inconfort, même si on finit souvent par le passer les yeux fixés sur un écran, qu’il s’agisse de la télévision ou du téléphone portable, cela ne fait aucune différence. Il est de plus en plus difficile d’identifier nos désirs et d’essayer d’atteindre ce petit bien-être spirituel. ce qui pourrait nous aider à faire face à un avenir de plus en plus menaçant.
Le travail du jeune artiste et chercheur californien nous vient en aide Jenny Odell qui vient de paraître en Italie aux éditions NR Gagner du temps. Découvrir une vie hors du tempsqui suit son précédent Comme ne rien faire.
Je n’ai jamais vraiment cru aux soi-disant livres d’auto-assistance, mais L’enthousiasme d’Odell est contagieux et sa philosophie engageante. Cela vaut la peine de faire un voyage avec elle pour découvrir une nouvelle époque qui peut nous aider à abandonner les fureurs et les obsessions que nous adoptons pour survivre, pour simplement recommencer à vivre, peut-être en harmonie avec nous-mêmes et avec le monde qui nous entoure.
Tous les articles de Serena Dandini.
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