La police nationale veut prendre des mesures beaucoup plus strictes contre le racisme et la discrimination dans son propre cercle. Les agents qui se comportent de manière raciste envers leurs collègues peuvent désormais compter sur le licenciement. Cela ressort d’une « déclaration commune contre le racisme et la discrimination » rédigée par quatre-vingts éminents policiers lors d’un sommet stratégique dans la Veluwe à la fin de la semaine dernière. « Nous voulons être la ‘Police pour tous’. Et oui, nous ferons mieux. Mais quiconque franchit la frontière aura toujours le sentiment qu’il devrait toujours y avoir une sanction. Toujours. Et si nécessaire, le licenciement suivra », indique le communiqué.
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Le chef adjoint de la police Liesbeth Huyzer, qui est le plus responsable de la politique de diversité, a déclaré lors d’une conversation avec CNRC que le temps où les flics racistes pouvaient passer à autre chose après « une bonne discussion » avec leurs supérieurs est révolu. « Des excuses comme celles qui se sont produites sous couvert de pression de travail et de défouloir ne s’appliquent plus. Discrimination, comportement raciste, exclusion, cela doit toujours avoir des conséquences. Cela ne signifie pas que le licenciement suit toujours, mais c’est le point de départ à partir duquel nous évaluons la violation.
‘Ne détourne pas le regard’
La police diffusera mercredi sur le site de la police une vidéo dans laquelle quinze officiers supérieurs de la police soulignent l’importance d’une approche plus stricte des discriminations dans leur propre force. Les policiers ont « donné l’exemple » dans la lutte contre le racisme dans la société, selon la vidéo. Cela devrait s’appliquer en particulier à la lutte contre la discrimination au sein de l’organisation elle-même. « La barre est plus haute pour nous. »
Les 70 000 policiers sont appelés à discuter entre eux du racisme. « Ne détournez pas le regard, car cela se passe ici, sous nos yeux », lit-on dans le texte. « Ne te tais pas. Protégez ceux qui en ont besoin. Renforcez ce que nous défendons.
La nouvelle approche signifie un durcissement considérable de la politique actuelle. Ces dernières années, par exemple, des policiers de Rotterdam ont été réprimandés ou transférés par écrit après des déclarations racistes dans des groupes WhatsApp. D’autre part, les dénonciateurs d’abus ont souvent été licenciés.
En 2019, le conseiller de police Carel Boers a déclaré qu’il arrêterait parce que les policiers « détournent les yeux » structurellement de la discrimination à l’égard de leurs collègues. Dans l’organisation policière, les policiers « se sentent souvent beaucoup moins en sécurité au poste de police que lorsqu’ils exercent leurs fonctions dans la rue », explique Boers.
Documentaire ‘La Famille Bleue’
La raison immédiate du changement de cap est un documentaire réalisé à l’initiative de Control Alt Delete, une organisation qui lutte contre le profilage ethnique. La famille bleue a été diffusé par le KRO-NCRV le mois dernier. Dans ce film, les officiers racontent franchement qu’en raison du racisme persistant de leurs collègues, presque tous ont décidé de dire au revoir à l’organisation.
Le documentaire a fait forte impression au sein de la police. « Comment les gens dehors dans la rue peuvent-ils se sentir en sécurité, nous faire confiance, si nous ne vivons pas cela à l’intérieur de nous-mêmes », indique le communiqué. Selon Huyzer, le documentaire a accéléré le débat sur le racisme. « Ce documentaire a montré très clairement la douleur de collègues victimes de discrimination. »
La police attend bientôt les résultats d’une enquête menée par Saniye Çelik, maître de conférences à Leiden, qui, selon Huyzer, montre que « proportionnellement plus d’aspirants issus de l’immigration partent parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité. Nous devons nous mettre au travail là-dessus, car nous avons désespérément besoin d’agents issus de l’immigration, en particulier dans les grandes villes.
La police a également décidé de nommer un coordinateur spécial pour le racisme et la discrimination. Le commissaire d’Utrecht Johan van Renswoude doit veiller à ce que les mêmes normes s’appliquent à l’échelle nationale lorsqu’il s’agit de flics racistes. Huyzer : « Tous les cas qui entrent en jeu dans ce domaine seront réglés de manière centralisée au niveau national. De cette façon, nous espérons maintenir un meilleur contrôle sur l’application des nouvelles normes et développer une jurisprudence uniforme.
La police veut également examiner comment les gestionnaires peuvent contribuer au changement culturel, dit Huyzer. « Il faut préciser ce que nous attendons des bons officiers. Nous ne pouvons pas simplement renforcer l’image masculine. Qu’on ne donne une scène qu’aux officiers qui ont fait une arrestation spectaculaire. Le policier de proximité qui fait un très bon travail de mise en relation mérite aussi d’être mis à l’honneur.
Interview Liesbeth Huyzer page 9
Une version de cet article est également parue dans le journal du 8 juin 2022