Le leader conservateur français destitué par son parti pour avoir soutenu Marine Le Pen


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Le chef du courant conservateur français a été exclu du parti après avoir suscité la colère de ses collègues en appelant à un pacte électoral avec le parti d’extrême droite de Marine Le Pen.

Eric Ciotti a été déchu mercredi de son appartenance au parti de centre-droit Les Républicains par le comité exécutif du parti. Plus tôt dans la journée, la lutte pour le pouvoir qui sévit dans LR a pris une tournure ridicule lorsque Ciotti a fermé le siège du parti dans ce que ses opposants ont qualifié de tentative de contrecarrer sa destitution.

Ciotti a indiqué avoir verrouillé l’immeuble parisien pour des raisons de sécurité suite à « des menaces reçues et des troubles » mardi.

L’exécutif du parti devait y tenir une réunion d’urgence mercredi après-midi. Beaucoup de ses hauts responsables réclamaient le limogeage de Ciotti après que celui-ci ait appelé à une alliance électorale avec le Rassemblement National, le parti dirigé par Le Pen et Jordan Bardella, avant les élections anticipées du 30 juin. Ils se sont réunis dans un bâtiment voisin et ont voté à l’unanimité. pour l’exclure du parti.

Ciotti a répondu avec défi au vote du comité exécutif pour le destituer : « Je suis et je reste président », a-t-il déclaré sur X.

Les politiciens LR ont critiqué Ciotti pour avoir fait du parti la risée. « Si nous devons l’éloigner physiquement, nous n’hésiterons pas à le faire », a déclaré Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint du parti.

Aurélien Pradié, député LR, a déclaré aux journalistes à l’extérieur de la salle : « Il y a des Français qui travaillent comme des chiens, qui espèrent chaque jour croire en la démocratie et ils voient ce spectacle fou. »

Vincent Jeanbrun, qui a démissionné mercredi matin de son poste de porte-parole du parti, a déclaré que Ciotti utilisait des « méthodes dictatoriales ».

Ciotti a mis en colère de hauts responsables de LR lorsqu’il a appelé unilatéralement à un accord avec le RN, beaucoup réclamant sa destitution immédiate de son poste de leader. Certains l’ont qualifié de « traître » et de « collaborateur ».

Les troubles au sein du parti de centre-droit, qui incarne la tradition gaulliste dans la politique française, ont été déclenchés par la dissolution choc du Parlement par le président Emmanuel Macron dimanche, mais LR est divisé depuis des années sur l’opportunité de travailler plus étroitement avec le parti de Le Pen.

Les LR « tournaient le dos à l’héritage de [ex-presidents] de Gaulle, Chirac et Sarkozy», a déclaré Macron mercredi.

Ciotti a déclaré qu’il avait reçu des milliers de messages de soutien de la part de membres du parti, mais il n’était pas clair combien des 57 députés de LR étaient prêts à suivre son exemple.

Un sondage d’opinion réalisé cette semaine suggère que le parti RN de Le Pen pourrait remporter entre 235 et 265 sièges pour devenir le plus grand parti à l’Assemblée nationale. Un pacte avec les députés LR pourrait amener l’extrême droite au bord de la majorité.



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