Le kit extérieur blanc de l’équipe nationale de football est particulièrement populaire auprès des femmes de Rabat


Les vitrines des magasins sont de couleur rouge-vert, il y a de longues files d’attente devant les boulangeries où sont vendues des gourmandises aux couleurs nationales et de nombreuses personnes dans la rue ont déjà enfilé le maillot de football national. Dans les rues de la capitale marocaine Rabat, tout le monde parle dans la journée de mercredi de la demi-finale que disputera ce soir-là leur pays au Mondial contre la France. « Je suis sur les nerfs », dit Ahlam, serveuse au restaurant Cosy Café de la rue Jeddah, au centre de la ville. Elle est restée éveillée toute la nuit à cause de la tension.

Les cafés se remplissent en fin d’après-midi. Les gens réclament une table pour pouvoir regarder le match à 20h. Le personnel de restauration déplace les chaises et les tables. Un passant de l’avenue Mohamed VI hurle à tue-tête : « Allez Maghreb !

Un peu plus au sud de la ville, au centre commercial couvert Arribat Center, Fatna Torki, gardienne de parking de 71 ans, est assise sur une chaise en plastique sous un toit. Normalement, elle n’aime pas beaucoup le football, mais pour cette Coupe du monde, elle a voulu faire une exception. « Ils m’ont rendu heureux. Je ne regarde vraiment que les matchs du Maroc ».

Ce soir, Torki aimerait regarder, mais la pluie l’a laissée inquiète que son antenne parabolique ne puisse pas se connecter. « Mon mari va bientôt me relever. Et je ne veux pas aller seule au café. J’espère juste qu’il le fera. Elle appuie un petit drapeau marocain sur sa poitrine. „Inshallah ils ramèneront cette coupe à la maison et rendront fier tout le monde africain et arabe. Le bruit d’une voiture qui approche attire son attention. Elle se lève pour donner des instructions de stationnement et ainsi le préposé au stationnement disparaît derrière les voitures dans le stationnement.

Ordinateurs portables

Nihal El Baze, étudiant en master de 22 ans.
Photo de Mariem Naciri

Le Centre Arribat grouille de monde ; beaucoup s’abritent de la pluie qui tombe du ciel. Nihal El Baze, étudiante en master de 22 ans, et sa camarade Zainab El Maazi sont assises derrière leurs ordinateurs portables dans un café. Nihal porte son maillot de football rouge. Elle regarde le match chez elle, avec sa famille. « Nous accrocherons à nouveau le drapeau dans le salon et toute la famille enfilera la tenue de l’équipe nationale marocaine. » Nihal est allé acheter les maillots de football avec toute la famille. Elle-même en a quatre.

Et si l’équipe gagne ? Nihal : « Bien sûr, nous descendrons dans la rue. Darori [zeker], cela doit être fait. Son amie Zainab la complète : « Les gens chantent et dansent ». « Et klaxonnez ! », crie Nihal à son tour. Ils espèrent tous les deux que l’attaquant Youssef En-Nesyri marquera à nouveau. « Ou mon joueur préféré, Hakim Ziyech », explique Nihal. Les yeux des deux étudiants pétillent alors qu’ils anticipent la victoire. « Wow, ce serait tellement… oooh », balbutie Nihal. « C’est la meilleure chose qui puisse nous arriver. »

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L’étudiante Hafsa Lahyani (17 ans) porte le kit extérieur blanc avec un foulard blanc assorti.
Photo de Mariem Naciri

Les trois camarades de classe Aicha Aarab (17 ans), Hafsa Lahyani (17 ans) et Doua Zaydan (18 ans) font une pause scolaire et mangent leur déjeuner en parlant du match de ce soir. Aïcha est stressée, dit-elle. « Normalement, je regarde toujours le football avec mon père. Mais avec cette Coupe du monde, l’expérience est plus intense. Nous avons toujours été satisfaits de nous qualifier pour la Coupe du monde, mais maintenant nous allons gagner la coupe. » Hafsa, vêtue de la tenue blanche d’extérieur avec le foulard blanc assorti : « Nous devons retourner en classe dans un moment, mais je n’arrive pas à me concentrer. Je pense à l’équipe et au match de ce soir. Comme si je devais jouer moi-même.

Les élèves regardent le match à la maison, avec leurs parents et d’autres proches. Les achats ont déjà été effectués, disent-ils. Il y aura des pâtisseries sur la table, et les guirlandes sont toujours accrochées aux jeux précédents. Si le Maroc gagne, Hafsa, Aicha et Doua sortiront avec leurs familles, comme la dernière fois. « Eh bien avec ma famille. Nous n’y allons pas seuls. »

Les élèves sont contents, quel que soit le résultat de mercredi soir. Le Maroc a « déjà gagné pour nous », assure Aïcha. « Nous avons conquis le cœur de tant de pays. Et c’est le vrai profit. Cette coupe n’est qu’une formalité.

Ancienne médina

Tarek Musliem, 34 ans, qui vend des vêtements de sport dans une boutique de la médina, l’ancienne partie fortifiée de la ville, montre le populaire maillot violet du gardien Yassine Bounou.
Photo de Mariem Naciri

Tarek Musliem, 34 ans, qui vend des vêtements de sport dans un magasin de la médina, l’ancienne partie fortifiée de la ville, est extrêmement occupé depuis le premier succès de l’équipe nationale marocaine à la Coupe du monde. « C’est une maison de fous. Je vends environ trois à quatre cents chemises par jour.

Vous pouvez trouver toutes sortes de maillots de football dans la petite boutique à la porte de la médina. Selon Musliem, le lendemain de chaque match gagné, les gens vont et viennent dans sa boutique. « Les femmes en particulier achètent beaucoup. Des chemises, des casquettes, des écharpes et des drapeaux », explique Musliem en tendant la monnaie à une femme qui vient d’acheter le maillot blanc extérieur. « Je pense qu’ils jouent en rouge ce soir, mais ce sont les femmes qui achètent le plus le maillot blanc. Et le maillot violet, du gardien Bounou, est aussi très apprécié.

Sur la place devant la boutique, deux garçons sonnent des trompettes. Un autre commence à tambouriner. La fête peut déjà commencer.

Le magasin de vêtements de sport de la médina de Rabat fait de bonnes affaires.
Photo de Mariem Naciri



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