Les raisons pour lesquelles une famille ukrainienne doit quitter le refuge de Roden n’ont en aucun cas été retenues devant le tribunal. La commune de Noordenveld a voulu expulser la famille après plusieurs déclarations de concitoyens sur le comportement de la famille.

Le juge avait précédemment indiqué que la famille ukrainienne pouvait simplement rester dans le refuge de Roden. La famille a une procédure d’opposition en cours auprès de la municipalité, mais celle-ci a néanmoins souhaité expulser la famille. Le juge a déclaré que la famille pouvait rester au refuge pendant cette procédure d’opposition et pendant six semaines par la suite.

Maintenant que le juge a trouvé la motivation, il ne comprend pas suffisamment pourquoi la famille doit partir. « Des habitants se sont plaints de menaces et d’intimidations, mais leurs déclarations ne permettent pas de savoir exactement en quoi consistaient ces menaces et ces intimidations ni dans quel but ces menaces ont été proférées et dans quel but ces intimidations ont eu lieu. »

Selon la municipalité, la famille de quatre personnes a violé à plusieurs reprises le règlement intérieur. Mais la principale raison de l’expulsion est un incident survenu le 11 juillet, au cours duquel la famille aurait menacé des employés et d’autres résidents. La famille elle-même contredit cela.

La famille affirme avoir signalé avoir triché à un examen ce jour-là, ce qui a froissé les autres résidents. Par la suite, plusieurs personnes ont signalé le comportement de la famille à la municipalité. C’est la raison pour laquelle la municipalité a transféré la famille dans un refuge à Barneveld, dans la province de Gueldre.

La municipalité rappelle en outre les avertissements qu’elle a émis en 2023. Cependant, le juge ne voit aucune similitude entre ces avertissements et le comportement qui est désormais reproché à la famille.

Les deux enfants vont à l’école dans la région et l’aîné poursuivra ses études à l’Alfa College après l’été. Le père travaille dans une entreprise de transport de la région et la femme travaille chez Vluchtelingenwerk.

Le juge : « Cette décision a un impact majeur sur la vie privée et sociale de leurs enfants. Ils ne pourront très probablement pas conserver leur emploi rémunéré et les enfants devront fréquenter une autre école et ne pourront pas rester dans leurs clubs sportifs.  » Selon le juge, la commune en a trop peu tenu compte dans sa prise de décision.

Le juge reproche également à Noordenveld de ne pas avoir suffisamment de temps pour que la famille puisse répondre. On a tenté d’avoir une conversation avec eux, mais la famille n’a pas pu y assister en raison d’autres engagements. Le juge aurait jugé raisonnable une nouvelle invitation ou la possibilité de répondre par écrit pour prendre une mesure aussi ambitieuse.

Le juge a tout de même accepté une conversation pendant le procès. Le juge a également suggéré que la famille soit déplacée vers un autre endroit à l’intérieur des limites municipales. La municipalité a estimé qu’elle avait fait suffisamment pour que la famille réagisse et que tous les refuges de la municipalité étaient déjà pleins.



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