Le Hezbollah tire 200 roquettes sur Israël pour venger la mort de son commandant en chef


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Le Hezbollah a déclaré avoir tiré plus de 200 roquettes sur le nord d’Israël en représailles à une frappe aérienne israélienne qui a tué l’un de ses hauts commandants, alors que les tensions entre les deux parties se sont fortement intensifiées jeudi.

Ce barrage, l’un des plus importants lancés par le groupe militant libanais depuis le déclenchement de la guerre entre le Hamas et Gaza en octobre dernier, intervient dans un contexte de craintes que les hostilités de longue date entre Israël et le Hezbollah, l’un des acteurs non étatiques les plus lourdement armés au monde, puissent dégénérer en une guerre à grande échelle.

Le Hezbollah a déclaré que ses roquettes avaient ciblé plusieurs bases militaires en Israël en réponse à l’assassinat mercredi par Israël de Mohammad Naameh Nasser, qui dirigeait l’une des trois divisions régionales du groupe militant dans le sud du Liban.

Le groupe soutenu par l’Iran avait également lancé une première salve de roquettes à ogives lourdes sur le nord d’Israël et les hauteurs du Golan occupées, immédiatement après l’assassinat de Nasser.

L’armée israélienne a déclaré jeudi qu’«environ 200 projectiles» et plus de 20 drones avaient été lancés sur Israël et qu’elle avait riposté par des frappes sur des structures militaires à Ramyeh et Houla, dans le sud du Liban.

L’Agence nationale de presse libanaise a déclaré que la frappe de Houla avait fait au moins une victime. Aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat en Israël.

Mohammad Naameh Nasser fait partie des nombreux officiers du Hezbollah qui auraient été tués depuis que les hostilités entre Israël et le groupe militant se sont intensifiées en octobre dernier. © BUREAU DES MÉDIAS MILITAIRES DU HEZBOLLAH/AFP/Getty Images

Le Hezbollah et les forces israéliennes échangent des tirs quasi quotidiens depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah ayant tiré ses premiers roquettes le lendemain en soutien au Hamas.

Malgré l’intensification des échanges, qui ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes et des pertes en vies humaines au Liban comme en Israël, les deux camps ne se sont pas encore engagés dans une guerre ouverte. Les États-Unis mènent une campagne diplomatique pour qu’ils désamorcent la situation.

Cependant, les responsables israéliens ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient prêts à entreprendre une action militaire en l’absence d’une résolution diplomatique, et les Forces de défense israéliennes ont déclaré il y a deux semaines avoir approuvé « des plans opérationnels pour une offensive au Liban ».

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré mercredi qu’Israël « atteindrait un état de pleine préparation pour entreprendre toute action requise au Liban, ou pour parvenir à un accord en position de force ».

Il a ajouté : « Nous préférons un arrangement, mais si la réalité nous y oblige, nous saurons nous battre. »

Selon un décompte du Financial Times, le Hezbollah a perdu plus de 320 combattants depuis le début des hostilités en octobre dernier. Parmi eux, on compte quelques dizaines d’officiers de rang intermédiaire et supérieur, a déclaré au Financial Times le mois dernier une personne au fait des opérations du groupe.

Plus de 90 civils libanais ont également été tués, selon les calculs du FT, tandis que dans le nord d’Israël, au moins 18 soldats et 11 civils ont été tués dans des tirs transfrontaliers.

Les responsables du Hezbollah ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils ne cherchaient pas à déclencher une guerre ouverte avec Israël. Mais ils ont insisté sur le fait qu’ils ne cesseraient pas de tirer tant qu’un cessez-le-feu n’aurait pas été conclu entre Israël et le Hamas à Gaza.

Afin de sortir de l’impasse à Gaza, le président américain Joe Biden a présenté en mai un plan en trois étapes pour mettre fin à la guerre, qui est devenue la plus meurtrière de l’histoire du conflit israélo-palestinien et a alimenté une catastrophe humanitaire dans le territoire.

Mais les négociations négociées par le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis sur un accord visant à libérer les quelque 120 otages israéliens toujours détenus par le Hamas et à mettre fin aux combats à Gaza sont dans l’impasse, Israël résistant aux demandes du Hamas selon lesquelles tout accord conduirait à un cessez-le-feu permanent.

Israël a déclaré mercredi avoir reçu la réponse du Hamas à la proposition de Biden et l’avoir « évaluée ». Netanyahu et d’autres responsables devraient discuter des détails lors d’une réunion plus tard jeudi.



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