Le grognement de Maarten van Rossem donne une voix à Nelson le mini cochon

La famille Verbeek à Werkendam a-t-elle la liberté d’élever un cochon domestique ? Ou leurs voisins ont-ils la liberté d’être privés de la puanteur et d’une pelouse déchirée ? La liberté a tellement de significations différentes que deux personnes qui ne sont pas du tout d’accord l’une avec l’autre peuvent néanmoins accorder une grande valeur à la « liberté ».

Dans le court documentaire pour enfants Nelson le mini cochon (NPO3), les voisins semblent gagner. Surtout si la société de logement et la police s’en mêlent. Son fils Brandon est victime d’intimidation à l’école à cause du cochon, il s’éloigne donc de plus en plus de son animal de compagnie. Nelson a en effet l’air sale et laid, surtout quand on le voit manger de près. La famille avait acheté Nelson comme un mini-cochon, mais « cinq cents kilos plus tard », il s’est révélé être un ours impressionnant.

La famille essaie d’accommoder les voisins. Ils entraînent Nelson à la propreté et le lavent avec de l’eau et du savon. Le meilleur outil pour garder Nelson est de passer par là. La famille donne à l’animal un compte Facebook, qui devient si populaire que Nelson est également invité à diverses émissions télévisées. Si Nelson devient un Néerlandais célèbre, les voisins l’aimeront également davantage.

La réalisatrice Anneke de Lind van Wijngaarden a eu la brillante idée de raconter cette histoire du point de vue du cochon. Elle a donné à Nelson la voix de l’historien Maarten van Rossem. Cet ours en peluche place laconiquement ses fameux commentaires quasi surpris et ironiques, mais désormais dans le rôle d’un cochon. D’ailleurs, j’ai l’impression que de nombreuses scènes sont reconstituées, ce qui fait souvent ressembler le documentaire à une fiction. Peut-être que le réalisateur s’est dit : c’est pour les enfants, donc c’est autorisé.

Une bataille de générations

La lutte entre liberté et liberté se joue également dans la série de voyages en quatre parties La bataille de Floride par Eelco Bosch van Rosenthal et Hans Pool. Nulle part la bataille entre républicains et démocrates ne semble plus féroce qu’en Floride. Selon Bosch van Rosenthal, c’est aussi une bataille de générations : les jeunes votent démocrate, les vieux votent républicain. Dans la première partie de la série, il visite le New College, une université d’État progressiste de Sarasota. Le gouverneur trumpien se trouve beaucoup trop réveillé et a donc installé une nouvelle administration conservatrice. Les étudiants et les enseignants se sentent menacés et protestent vigoureusement.

Qu’en est-il du choc des libertés ? Les conservateurs sont traditionnellement sur la défensive la liberté des entrepreneurs contre l’ingérence du gouvernement. Les progressistes veulent que le gouvernement prenne des mesures actives pour défendre la liberté des travailleurs contre l’exploitation des entreprises. Cependant, en Floride, il ne s’agit pas tant de contradictions socio-économiques classiques que d’une bataille culturelle émotionnelle. Cela nécessite une approche flexible du concept de liberté.

L’université progressiste se bat pour la liberté académique et pour la protection des groupes marginalisés qui veulent avoir la liberté d’être qui ils sont. Le gouverneur considère « l’éveillé » comme une menace pour la liberté : des règles de conduite et d’expressions inédites imposées aux citoyens traditionnels. Les étudiants conservateurs, par exemple, n’oseraient pas s’exprimer dans les universités. Le gouverneur donne donc aux citoyens plus de liberté pour faire interdire les livres indésirables. Il interdit lui-même certaines matières universitaires comme la théorie critique de la race et les études de genre. Il veut donc tout interdire pour protéger la liberté. Habituellement, quand on regarde de telles séries sur les États-Unis, on peut encore penser : « Des gars bizarres, ces Américains », mais la polarisation aux États-Unis rappelle de plus en plus ce qui se passe aux Pays-Bas.






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