Le gouvernement Macron perd un vote clé sur la réforme de l’immigration en France


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Le gouvernement d’Emmanuel Macron a subi une défaite humiliante à l’Assemblée nationale alors que les partis d’opposition se sont unis pour empêcher le débat sur la réforme de l’immigration promise depuis longtemps.

Des législateurs qui ont habituellement peu de points communs – du Rassemblement National (RN) d’extrême droite à la France Insoumise (LFI) d’extrême gauche – se sont regroupés et ont utilisé une tactique parlementaire de dernière minute pour arrêter le projet de loi dans son élan au moment même où il était présenté. un examen de deux semaines devait commencer.

Ce résultat surprenant ne tue pas nécessairement la réforme de l’immigration proposée, mais il rappelle une fois de plus à quel point il est devenu beaucoup plus difficile de légiférer depuis que Macron a perdu sa majorité parlementaire l’année dernière.

C’est également un revers pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a passé des mois à tenter de rassembler suffisamment de voix du parti conservateur Les Républicains (LR) pour faire adopter la loi, et qui n’a pas caché ses ambitions d’accéder à de plus hautes fonctions, comme devenir Premier ministre. ministre.

Avant le vote, Darmanin a défendu la proposition du gouvernement comme étant nécessaire et juste et a déclaré qu’il serait incohérent pour les partis d’opposition d’empêcher un débat sur un sujet que le public français considère comme une priorité nationale.

Après le vote à la chambre basse du parlement, Darmanin a déclaré que le gouvernement étudiait les moyens de sauver le projet et qu’il ne le retirerait pas comme l’avaient demandé les partis d’opposition.

“Des mesures fortes doivent être prises pour les policiers et les gendarmes et pour la protection des Français”, a déclaré Darmanin à la télévision TF1. Il a fustigé « l’alliance des opposés » qui, selon lui, avait bloqué la réforme pour « des raisons politiques amères ».

La motion visant à rejeter de manière préventive le projet de loi et à arrêter le débat prévu a été adoptée par 270 voix contre 265. Le RN et le LR d’extrême droite de Marine Le Pen s’y sont opposés au motif qu’ils estimaient que la proposition était trop souple et qu’elle encouragerait les gens à venir illégalement en France ; les partis de gauche s’y sont opposés au motif qu’il était trop dur.

De vifs applaudissements et acclamations ont éclaté sur les bancs de l’opposition à la lecture du résultat.

Les opposants des deux côtés ont appelé Darmanin à démissionner. Le ministre a déclaré sur TF1 qu’il avait proposé sa démission à Macron mais que le président l’avait refusée.

Le gouvernement Macron, sous la pression de l’extrême droite renaissante de Le Pen et d’un durcissement de l’opinion publique sur l’immigration, avait présenté ces réformes comme une solution à des problèmes de longue date. Il renforcerait le système d’asile, réduirait le nombre de recours que les demandeurs peuvent introduire de 12 à 2, exigerait la maîtrise du français et viserait à améliorer le bilan relativement médiocre de la France en matière d’expulsions.

Mais il comprend également des propositions, critiquées par la droite, visant à accorder des permis de travail aux personnes sans papiers employées dans des secteurs en pénurie de main d’œuvre, comme la construction et la santé. C’est un exemple de la volonté de Macron en même temps – en même temps – un slogan politique et un reflet de la façon dont le président français a longtemps cherché à emprunter des idées à gauche et à droite.

Le gouvernement dispose de plusieurs voies législatives pour tenter de sauver la réforme, par exemple en convoquant un comité multipartite composé de sénateurs et de députés pour élaborer une version de compromis ou en revenant à une version antérieure et beaucoup plus dure adoptée par le Sénat français, la chambre haute. du parlement.

Éric Ciotti, leader LR, a déclaré que son parti soutiendrait le projet de loi du Sénat : « Nous souhaitons débattre et adopter dans son intégralité, sans ajouts ni modifications, le projet de loi du Sénat ».

Le Pen a déclaré que le vote était un message beaucoup plus large adressé au gouvernement Macron, qui devrait lui rappeler qu’il n’avait pas de majorité au Parlement et qu’il devait donc négocier avec les législateurs. Elle a critiqué leur utilisation de la clause 49.3 de la Constitution pour passer outre les législateurs, comme ils l’avaient fait pour la réforme impopulaire des retraites ce printemps, affirmant que le fait de s’y fier leur avait « fait oublier » la faiblesse de leur main politique.

“Le gouvernement vient de se rendre compte aujourd’hui qu’il est véritablement minoritaire”, a-t-elle déclaré.

Elle a comparé le gouvernement Macron à un cow-boy de rodéo agrippé à un cheval sauvage : « Il ne s’agit pas d’aller n’importe où, il s’agit simplement de s’accrocher à la selle. »



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