« Le gouvernement britannique alloue un demi-milliard de livres pour rendre Tata Steel plus écologique »


Le gouvernement britannique est en pourparlers avancés avec Tata Steel pour obtenir un soutien à l’écologisation des usines du pays. Au total, cela représenterait un montant d’environ 500 millions de livres, soit environ 584 millions d’euros, si a rapporté le journal économique britannique Temps Financier Le weekend dernier. En particulier, la grande et vétuste usine de Port Talbot, au Pays de Galles, doit être considérablement adaptée en termes d’argent, ce qui pourrait entraîner des pertes d’emplois.

L’indien Tata Steel possède deux grandes usines en Europe, une à IJmuiden et une au Pays de Galles. Cette dernière est la plus grande aciérie du Royaume-Uni. On sait depuis un certain temps que Tata Steel recherche une aide d’État auprès des gouvernements concernés pour les deux usines.

Aux Pays-Bas, les montants ne sont toujours pas connus, mais un accord commence à se dessiner au Royaume-Uni. Avec l’aide d’un demi-milliard de livres sterling et d’environ 700 millions de livres sterling de Tata Steel elle-même, l’usine galloise va passer des hauts fourneaux à charbon aux fours de fusion de ferraille. Les hauts fourneaux émettent des quantités astronomiques de CO2 dehors; l’industrie sidérurgique est désormais responsable d’environ 7 pour cent des émissions totales de l’Europe. Les fours de fusion fonctionnent à l’électricité plutôt qu’au charbon et n’émettent donc pratiquement pas de gaz à effet de serre.

Ces fours de fusion font également partie du plan de verdissement d’IJmuiden, même s’il existe également de nombreuses différences dans l’approche entre les deux usines. Les déchets de fusion peuvent principalement être utilisés pour fabriquer de l’acier de qualité inférieure, qu’IJmuiden souhaite également compléter d’ici 2030 avec un acier de meilleure qualité, sans émissions, à base d’hydrogène. Cela ne semble pas faire partie des projets du Pays de Galles. Il faut d’ailleurs des années pour réaliser les deux itinéraires.

Les syndicats réagissent actuellement avec colère dans la presse britannique. Ils craignent d’importantes pertes d’emplois si l’usine passe aux fours de fusion, car moins de personnel serait nécessaire pour faire fonctionner ces installations. Tata Steel compte 4 000 employés à Port Talbot. « Nous restons favorables à une solution qui préserve les hauts fourneaux » a déclaré le syndicat communautaire dans un communiqué samedi.

Savon en acier

La question de savoir quel est l’avenir des usines britanniques de Tata Steel s’est transformée au fil des années en un feuilleton sidérurgique avec de nombreuses menaces et négociations entre le syndicat, le gouvernement et le groupe sidérurgique. Le complexe situé au bord de la mer est – comme la plupart des aciéries britanniques – considéré comme vétuste et déficitaire depuis des années, contrairement à l’usine d’IJmuiden (environ 9 000 salariés). L’idée de transformer l’usine en fonderie de ferraille, telle qu’elle est actuellement sur la table, remonte à la crise du coronavirus, tout comme l’idée de fournir un soutien gouvernemental à cet effet, mais jusqu’à présent aucun accord n’a été conclu.

Pendant ce temps, Tata Steel a menacé à plusieurs reprises de fermeture, un sujet très sensible dans la politique britannique. L’aciérie est l’un des plus gros employeurs d’une région relativement pauvre, et le député qui permet que cela se produise dans sa région peut oublier une réélection.

À IJmuiden, le passage des hauts fourneaux à un four de fusion de ferraille a longtemps été considéré comme une mauvaise idée, car cela conduit à un acier de qualité relativement médiocre. L’été dernier, l’entreprise a ajusté ses plans de développement durable, en partie sur l’insistance du siège social en Inde. Au départ, elle souhaitait se tourner entièrement vers la production d’acier à l’hydrogène vert, mais elle souhaite désormais fondre en partie de la ferraille et travailler en partie à l’hydrogène. L’entreprise espère que cette combinaison lui permettra de continuer à produire de l’acier de haute qualité.

Tata Steel élabore actuellement les nouveaux plans de verdissement à IJmuiden. Il convient également de mieux comprendre quelles sont les conséquences pour les résidents locaux. En ce moment, l’usine reçoit de nombreuses critiques en raison des substances nocives qu’elle émet et qui finissent dans l’environnement.

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