« Le Gorshkov en sept jours à Gibraltar » : la frégate russe sous surveillance spéciale de l’OTAN arrive en Méditerranée


Après l’annonce par Vladimir Poutine et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou du départ du port de Severomorsk, au nord de Mourmansk, c’est désormais déjà jusqu’aux côtes norvégiennes. Ligne droite vers le détroit de Gibraltar pour entrer dans la Méditerranée. Temps estimé : une semaine, plus ou moins. La frégate russe Admiral Gorshkov, deuxième de sa classe après l’Amiral Kasatonon, naviguant déjà dans la Mare Nostrum, est attendue avec la plus grande attention par la présence militaire de l’OTAN dans la zone. Américains, Français et Italiens en totale symbiose. Avec une structure interarmées, d’abord navale, mais aussi aérienne, mais surtout équipée pour échanger des informations en temps réel. Partage permanent, interaction continue.

Missiles Zircon : vitesse de 9 000 km/h

Gorshkov, contrairement à Kasatonon, est équipé de missiles hypersoniques Zircon. Avec des performances étonnantes : capable de se déplacer à des vitesses très élevées, dépassant les 9 000 kilomètres à l’heure ; pour attaquer des cibles, navales ou terrestres, depuis de très hautes altitudes, jusqu’à 40 mille mètres. Dans le déroulement du conflit russo-ukrainien, pas franchement excitant pour Moscou, l’envoi de Gorshkov est donc une sorte d’exhibition musclée. Signe de puissance, de force ostentatoire, hypertrophique. Mais l’Alliance atlantique n’est certainement pas intimidée. La frégate russe suivait de près. Depuis son départ des côtes russes.

Posture de l’OTAN

L’idée de lancer un missile hypersonique Zircon en Méditerranée est presque purement théorique. Si les Russes décident vraiment d’appuyer sur le bouton, une confrontation immédiate, explosive et à grande échelle s’ensuivra. Sans limites, avec le dispositif de l’Otan à sa capacité offensive maximale, prêt pour ce scénario apocalyptique. Hypothèse, cependant, théorique, mais pas pour cette raison dénuée de concrétisation et d’actions pratiques envisagées si elles devaient être traduites en faits concrets. Bien sûr, dès l’entrée du détroit de Gibraltar, mais aussi avant, le Gorshkov est sous surveillance spéciale de l’OTAN. Chaque mouvement, position ou action suivi au millimètre près par les Français, les Américains et les Italiens.

Dans la Mare Nostrum une douzaine de navires russes

Il existe déjà une dizaine d’unités navales moscovites en Méditerranée. L’amiral Kasatonon a mené diverses activités en mer à partir de la base de Tartous en Syrie. La présence croissante de la Russie en Méditerranée depuis la fin de 2021, en termes quantitatifs et qualitatifs, a été signalée à plusieurs reprises par le chef d’état-major des armées, l’amiral Giuseppe Cavo Dragone. Confirmé par le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Enrico Credendino : il a souligné à plusieurs reprises la nécessité d’accroître les activités maritimes de notre flotte pour apporter un soutien adéquat à l’Alliance dans la surveillance de la Méditerranée.

La menace pour les infrastructures stratégiques

En ces heures, dans le ballet des annonces de Moscou pour une trêve qui s’avère pour le moins ambiguë, l’arrivée de Gorshkov est une carte stratégique placée dans la communication de guerre de Poutine. Les navires russes opèrent également à proximité des côtes italiennes : ils peuvent ainsi surveiller le groupe de porte-avions américains désormais stable dans la zone, principalement entre l’Adriatique et la mer Ionienne. En l’occurrence, les zones d’opération des unités navales de Moscou finissent souvent par chevaucher les routes sous-marines des infrastructures stratégiques d’énergie et de télécommunications : gazoducs, oléoducs, câbles télématiques et électriques.



ttn-fr-11