Le freinage et l’intelligence de Bagnaia, la vitesse et l’instinct de Martin. MotoGP, comment ça se termine ?

Le champion du monde fait rarement des erreurs en qualifications, le challenger a acquis une stabilité dans ses performances en course. Les deux prétendants à la Coupe du Monde vus aux rayons X

Paolo Ianieri

-Milan

Gigi Dall’Igna, PDG de Ducati Corse, a parfaitement résumé ce qui nous attend lors des 5 prochaines courses après la course : « Pour nous, ce sera un défi fratricide, mais ce sera bien de les voir se battre jusqu’au bout ». Francesco Bagnaia contre Jorge Martin, d’ici le 26 novembre ce sera un très long sprint. Voici le comparatif entre les deux prétendants au Championnat du Monde MotoGP 2023.

qualification, meilleure bagnaia

Les données statistiques indiquent que Martin a obtenu 32 pole positions au cours de sa carrière, contre 24 pour Bagnaia, mais depuis que l’Espagnol est en MotoGP (2021), la comparaison est clairement en faveur du pilote turinois, 17 à 11, avec 35 départs au classement. première ligne à 18 ans. Le tour lancé devient de plus en plus l’un des points forts de Pecco, qui ne manque que rarement, et l’Indonésie fait partie de ces exceptions, la qualification : cette saison, il compte 6 poles contre 2 pour Martin, 12 départs en première ligne contre le 5 du rival. Ce qui, dans une course tout ou rien, peut être tout aussi mortel, mais nécessite davantage un vélo parfaitement équilibré.

départ, bagnaia-martin égal

Le dernier développement decoup de trou introduit par Ducati pour le départ, avec le GP24 abaissant encore plus permettant de mieux exploiter le couple, il a permis à Bagnaia et Martin de contrer les départs fusées de la Ktm. C’est une phase dans laquelle Pecco et Jorge sont efficaces. Le sprint de Martin hier de la 6ème place à la 1ère en quelques centaines de mètres le certifie, mais Bagnaia a aussi un de ses points forts au départ : rappelez-vous l’année dernière en Malaisie, quand de la 9ème place au premier virage il passait deuxième dans la foulée. de la poleman Martin? Ou les parfaits de Jerez et Zeltweg (mais aussi Barcelone, avant la chute au deuxième virage) cette saison ?

Style de pilotage MotoGP

Il l’a dit sans hésitation l’autre jour Andrea Dovizioso, au Festival Sportif de Trente : « Bagnaia est le plus fort en freinage ». A ses côtés, Mario Almondo, le numéro 1 de Brembo, le certifiait : « Même Márquez ne s’approche pas de Pecco ». Le freinage est le point fort du champion du monde, et il a beaucoup travaillé sur le freinage et l’entrée de virage depuis son arrivée en MotoGP. Avoir perdu un peu de confiance à ce stade, lors des dernières courses, l’a affecté. Martin, quant à lui, c’est avant tout l’instinct et la vitesse pure, avec de bons virages et la capacité de relancer la moto rapidement. Au niveau des pneus, Bagnaia a besoin de beaucoup d’appui à l’avant et préfère les gommes plus dures, Martin est plus à l’aise avec les tendres. Tous deux vivent alors en symbiose avec leurs chefs d’équipe, Cristian Gabarrini pour Pecco, Daniele Romagnoli pour Jorge.

force psychologique, combat égal

Ce sont tous les deux des attaquants, deux qui ne sont pas satisfaits et qui veulent toujours gagner. Et qui parfois poussent trop, voire inutilement, une tactique qui a coûté de gros points : comme cela est arrivé hier à Martin, malgré les 3″ d’avance (le même il y a un an en Malaisie), comme Pecco l’a fait à Austin alors qu’il était en fuite. ou en Inde, il y a trois semaines. Mais tous deux apprennent vite : Bagnaia, en penseur réfléchi, construit sa fortune en consolidant chaque étape. Ayant gravi un échelon, il est difficile de le voir descendre, Martin, plus histrionique et impulsif, retrouve cette année une régularité qu’il n’a jamais eue auparavant : l’erreur de Mandalika est la deuxième erreur de l’année, après celle d’Austin, sinon il est toujours là devant et lors des 8 dernières courses, il avait toujours terminé sur le podium. Enfin, Pecco se montre imperturbable sur le plan nerveux et a une confiance inébranlable en lui-même : en témoignent les 91 points qu’il a récupérés de Fabio Quartararo il y a un an, son retour à Misano après l’accident de Barcelone en témoigne, il est définitivement confirmé par la réaction que j’ai eue hier lors du week-end le plus difficile de l’année. En Australie, nous découvrirons comment Martin réagira.





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