Le conseil d’administration du FMI a finalement soutenu un plan de sauvetage de 3 milliards de dollars pour le Sri Lanka pour aider le pays à restructurer ses dettes et soulager une crise économique et sociale « catastrophique ».
L’accord sur le plan de sauvetage, dont le principe a été convenu pour la première fois en septembre dernier, a été conclu après que la résistance de la Chine, le plus grand prêteur bilatéral du pays, a été surmontée au début du mois.
Le pays a été plongé dans la tourmente l’année dernière après que la guerre de la Russie en Ukraine a entraîné une flambée de l’inflation et des pénuries, exacerbant des années de mauvaise gestion et d’erreurs politiques.
Le FMI a déclaré lundi que le Sri Lanka avait été durement touché par « une crise économique et humanitaire catastrophique » et qu’il était confronté à des défis importants « résultant de vulnérabilités préexistantes et de faux pas ».
Le Sri Lanka a fait appel au soutien du FMI après que son ancien président a fui le pays et a démissionné en juillet dernier après des mois de manifestations de rue massives.
L’accord est conçu pour aider à restructurer 95 milliards de dollars de dette publique – un chiffre qui s’élève à environ 130% du PIB – due principalement à des gouvernements étrangers et à des prêteurs commerciaux, y compris des détenteurs d’obligations internationaux et nationaux.
En échange du renflouement, les autorités sri-lankaises ont accepté des réformes budgétaires, monétaires et de gouvernance de grande envergure pour lutter contre la corruption et augmenter les recettes fiscales.
Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a déclaré que pour surmonter la crise, il faudrait « une mise en œuvre rapide et opportune » du programme du FMI, y compris une « forte appropriation » des réformes convenues entre les services du FMI et les autorités sri-lankaises.
Le Sri Lanka recevra un décaissement immédiat et huit décaissements ultérieurs, chacun d’environ 333 millions de dollars, au cours du programme quadriennal du FMI.
Les paiements dépendront du respect par Sri Lanka des conditions du programme, à commencer par un accord avec ses créanciers sur la manière de restructurer ses dettes publiques.
Le FMI s’attendrait normalement à ce que cela soit en grande partie achevé avant son premier examen semestriel. Mais étant donné la complexité des dettes du Sri Lanka, selon les analystes, parvenir à un accord avec tous les créanciers pourrait prendre 18 mois.
Un accord préliminaire avec les prêteurs bilatéraux serait toutefois suffisant pour déclencher le déblocage de la deuxième tranche.
Les réformes comprennent des mesures visant à lutter contre la corruption et l’inefficacité dans les entreprises publiques ; lutter contre l’inflation et reconstituer les réserves de devises étrangères ; recapitaliser le secteur bancaire ; et réviser le système fiscal, en vertu duquel la moitié de tous les contribuables du pays versent moins de 5 % de leurs revenus à l’État.
La Chine a accepté il y a deux semaines de se joindre à d’autres créanciers bilatéraux, dont l’Inde et le Japon, pour soutenir l’accord.