Le Festival dei Due Mondi illumine Spoleto : plus de 60 spectacles en 17 jours et plus de 500 artistes de 36 pays. Voici comment se tailler un programme ad hoc


LAle vrai plaisir au Festival des deux mondes (du 24 juin au 10 juillet) de Spolète ? Restez en vacances pendant quelques jours en Ombrie et profitez de votre propre programme de festival très personnel, en choisissant parmi plus de 60 spectacles – musique, danse, théâtre, art – du programme dense d’événements (festivaldispoleto.com). Sans oublier les rencontres, les installations, les expositions, les projections de films… Il suffit d’emboîter astucieusement plusieurs titres par jour. Puis on passe, du matin au soir, d’un théâtre à l’autre (mais les événements se déroulent également dans des espaces ouverts et non conventionnels) pour applaudir des artistes de 36 pays différents. «Pour la deuxième année, le Festival poursuit sa vocation pluridisciplinaire et internationale avec une proposition artistique transversale aux arts singuliers qui se développe autour trois axes programmatiques : la musique des deux mondes, la voix des femmes et les nouvelles manières de raconter la musique. J’ai hâte de vous voir à Spolète » déclare Monique Veaute, directrice artistique du prestigieux événement.

Baguettes magiques

24 juin (19h30, sur la Piazza Duomo) inaugure le Festival la Orchestre du Festival de Budapest réalisé par Ivan Fischer qui, pour la première fois en Europe, interprète l’oratorio La Passion de Ramakrishna de Philip Glass, avec le chœur de l’Académie nationale de Santa Cecilia donnant voix aux paroles du gourou indien Ramakrishna.

Le traditionnel concert final (10 juillet, 19h30 sur la Piazza Duomo), d’autre part, est confié à laOrchestre de Santa Cecilia réalisé par Antonio Pappanoavec la participation de la soprano Barbara Hannigan, pour un programme fabriqué aux Etats-Unis avec des pages de Samuel Barber et Aaron Copland.

Barbara Hannigan, soprano et chef d’orchestre. Photo : Marco Borggreve.

Hannigan, également en tant que chef d’orchestre, est la vedette de la seule proposition d’opéra de Spolète, La Voix Humaine de Poulenc (de Cocteau), dans un spectacle vidéo-design en plein air dans lequel elle incarne Elle, une femme au comble de la douleur, obsédée et rejetée, piégée dans un monde entre fantasme et réalité. La chanteuse canadienne joue également dans Jumalattaretcycle de chansons composé par John Zorn.

La voix des femmes au Festival dei Due Mondi

Jazz, électronique, sonorités baroques et contemporaines s’entremêlent dans le programme musical, agrémenté par les voix de comme une étoile Angélique Kidjole Portugais Mariza (fêtant ses 20 premières années de carrière) et Diane Reeves (« La diva du jazz la plus admirée depuis l’âge d’or d’Ella Fitzgerald et Billie Holiday » selon New York Times) ce ils se produisent sur la spectaculaire Piazza del Duomo à Spoleto.

La chanteuse Angélique Kidjo au festival Dei Due Mondi.  Photo de Fabrice Mabillot.

La chanteuse Angélique Kidjo. Photo de Fabrice Mabillot.

Angélique Kidjo définie par Gardien comme « l’une des 100 femmes les plus influentes au monde », de Télégraphe de Londres comme « reine incontestée de la musique africaine » et depuis Temps en tant que «première diva d’Afrique», pour son engagement contre les discriminations et le racisme, elle est considérée comme l’héritière de Miriam Makeba. De grands interprètes, que vous pourriez trouver assis à côté de vous à une table de club. pouquoi à l’époque du festival le plus glamour d’Italie, vous pouvez respirer une atmosphère à Spoleto unique : la ville s’anime d’artistes du monde entier, enchantés, comme les touristes, par la beauté des lieux. Et tout se mélange, et même les places et les rues du centre historique deviennent une scène.

Dans les touristes de Spoleto, mais pas par hasard

Entre un spectacle et l’autre, une visite à la Cathédrale s’imposequi avec sa façadeagrémenté de la mosaïque de Solsterno, e avec les arcades du portique (commandé en 1491 par Ambrogio Barocci), c’est la toile de fond des grands concerts de la Piazza del Duomo. Puis, agenda en main, on court au prochain rendez-vous. Ou vous atteignez la célèbre basilique de San Salvatore (patrimoine mondial de l’Unesco) qui rassemble des témoignages de l’époque romaine, tels que des colonnes, des bases, des chapiteaux et des corniches. Ne manquez pas le Musée national du duché de Spolète (dans la Rocca Albornoziana, une imposante forteresse qui se dresse au sommet du Colle Sant’Elia) qui recueille les témoignages lombards les plus importants.

Faire le tour du monde au rythme de la danse

La compagnie de danse Trisha Brown dans « Astral Converted ». Photo : Samantha Siegel. .

Puis on recommence avec les spectacles. Pour la danse, le Festival des deux mondes se souvient de la chorégraphe new-yorkaise Trisha Brown, décédée il y a cinq ans, avec les représentations de la Trisha Brown Dance Companyau Théâtre Antique avec Astral Converti / Titre provisoire (1er et 2 juillet, à 21h30) et au Palazzo Collicola, qui accueille Trisha Brown: Dans un site ordinaire (dimanche 3 juillet, à 17h et 19h) une sélection des célèbres Premières œuvres conçu par Brown dans les années 70 et joué en dehors des espaces théâtraux canoniques.

Je joue, chante et joue

Une scène du Crocodile trompeur / Didon et Enée des réalisateurs français Jeanne Candel et Samuel Achache. ©Victor Tonelli

Débuts italiens pour le Théâtre Musical des metteurs en scène français Jeanne Candel et Samuel Achache, qui présentent Le Crocodile trompeur / Didon et Enée un mélange de théâtre shakespearien et de drame musical, de mythe et de tragédie, de musique et d’action théâtrale. Une « farce contemporaine » qui part de l’opéra baroque Didon et Enée par Henry Purcell, puise dansÉnéide de Virgile et de Sonnets de Shakespeare, et relie le tout par des références au cinéma et à la peinture. La pluridisciplinarité est le code stylistique de Demi-Véronique de Jeanne Candler, chorégraphie de corps et de notes inspirée de Cinquième Symphonie par Gustav Mahaler.

La musique comme anti-stress : voici comment elle affecte l'esprit

La musique comme anti-stress : voici comment elle affecte l'esprit

Musique et théâtre, chant et théâtre, aussi dans Sans tambour de Samuel Achache, où les acteurs, chanteurs et musiciens sur scène cherchent leur chemin dans un monde réduit en décombres.

L’art de défier la gravité

Un moment de « Fugue / Trampoline », une des cinq performances de Yoann Bourgeois. Crédit Pascale Cholette.

À ne pas manquer Approches provisoires d’un point de suspension. Programme des oeuvres courtes (du samedi 2 juillet au dimanche 3 juillet) spectacle itinérant de Yoann Bourgeois, danseur et chorégraphe qui mêle danse et cirque contemporain. Dans les cinq performances différentes, mises en scène dans trois lieux différents, les corps des artistes défient les forces de la physique, comme dans Fugue / Trampoline, un petit spectacle de danse métaphore d’une trajectoire existentielle le long d’un escalier qui ne mène nulle part.

Rideau levé !

Et le « vrai » théâtre ? Il y a une grande attente pour Antécédents de violence de Thomas Ostermeier (Nouveau Théâtre Gian Carlo Menotti8 juillet à 21h, 9 juillet à 19h, dimanche 10 juillet à 15h), adaptation théâtrale du roman autobiographique d’Édouard Louis, une analyse sur le désir, l’émigration et le racisme.

De gauche à droite, Christoph Gawenda et Renato Schuch dans « Histoire de la violence » de Thomas Ostermeier.

Le « narrateur » Davide Enia, quant à lui, apporte le sien sur scène Italie-Brésil 3 à 2 : le mythique match du Mundial de 1982 raconté depuis le salon d’une famille sicilienne collée devant la télé. Première fois Hybris (7-10 juillet) par RezzaMastrella (Antonio Rezza et Flavia Mastrella).

Une plongée dans le métaverse

Antonio Rezza dans « Hybris » de RezzaMastrella (Antonio Rezza et Flavia Mastrella). Photo Annalisa Gonella.

Le Bal de Paris de Blanca Li (du 24 juin au 9 juillet, toutes les heures toute la journée) est l’un spectacle immersif et interactif de Chanel dans lequel le public, pour entrer dans la réalité virtuelle, porte un équipement spécial composé d’écouteurs, d’une visière, d’un sac à dos et de capteurs aux poignets et aux chevilles, puis suit les chemins indiqués par les comédiens pendant une demi-heure. « Je voulais créer un spectacle qui n’existait pas encore et que je n’aurais pas pu imaginer il y a vingt ans : c’est ce qui m’excite » dit Blanca Li de son spectacle. réalité virtuellequi en version live et film a remporté la sélection Leone d’Oro dans la section « Venice VR Expanded » de 78à Festival international du film de Venise.

« Le Bal de Paris » de la chorégraphe et metteur en scène Blanca Li.

À Spolète, l’art sur les murs. Et en un clic

Si Anselm Kiefer signe le manifeste officiel de cette 65e édition du Festival de Spolètela Fondation Carla Fendi propose ARTECHNOLOGIE ARTIFICIELLEprojetant le grossissement de Fragment de fatigue n. 26 de Daniele Puppi sur la façade du théâtre Caio Melisso sur la Piazza del Duomo.

L’agrandissement du « Framento Fatica n. 26 ”de Daniele Puppi sur la façade du Teatro Caio Melisso-Spazio Carla Fendi, sur la Piazza del Duomo, à Spoleto.

A Spolète, la photographie et l’art contemporain méritent aussi du temps :Le printemps des femmes africainesau Cloître de San Nicolò, est l’exposition que la photographe Patrizia Bonanzinga consacre aux femmes d’Afrique subsaharienne. Fabrice Plessil’un des représentants majeurs de l’art vidéo, expose ses œuvres dans les salles du Musée d’art moderne Palazzo Collicola, dans une exposition personnelle promue avec l’Académie des Beaux-Arts de Venise. La Collection Attolico, centrée sur l’art contemporain, est présentée dans le nouvel espace d’exposition du Palazzo Collicola.

Hommage aux maîtres du cinéma : Pasolini et Fellini

Ce n’est pas fini. Entre rencontres, remises de prix, ateliers, il y a aussi de la place pour le cinéma : deux des critiques portent sur les œuvres de Pier Paolo Pasolini et de Federico Fellini. A l’occasion du centenaire de la naissance de Pasolini, Cinéma Sala Pegasus consacre (du 24 juin au 8 juillet) la quasi-totalité de sa filmographie, depuis ses débuts en 1961 avec Mendiant à la dernière Salò ou les 120 jours de Sodomepublié à titre posthume en 1975. La vie est un rêve. Le rêve c’est la vie (Sala Pegasus, 2 juillet à 9h45, 3 juillet à 10h30) c’est plutôt un hommage à Federico Fellini.

Informations, programme et calendrier : festivaldispoleto.com

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