«Le féminisme suburbain est une perspective et une revendication» explique la jeune auteure


Féminisme périphérique. Espaces, support. Entraide et écoute. Mais aussi du soutien et de l’attention aux autres. Ceci (et bien plus encore) est absent de l’appel : notamment envers les femmes et encore plus en périphérie des villes. C’est la raison pour laquelle tout cela s’est retrouvé au centre d’un nouveau débat, c’est-à-dire un mouvement féministe qui est aussi antiraciste et écologique au sens large. Parce que, dans ces pensées, il y a de la place pour tout le monde :ppour la nature expulsée de la ville, pour les femmes laissées en marge des besoins masculinspour les enfants et leurs rêves quotidiens.

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Il vient nous raconter son histoire Féminisme de banlieue (Probe), un livre intersectionnel qui réfléchit surorganisation sexiste des villes et racisme urbain et institutionnel: une étape inédite et importante pour le féminisme car fortement liée à la notion de marginalité. C’est celui qui l’écrit Martina Miccichè, une jeune activiste et photojournaliste née à Comasina, un quartier de la banlieue nord de Milan qui se définit comme une « politologue » s’occupant du monde des inégalités, lors des conférences qu’elle donne dans toute l’Italie. Et elle a beaucoup à raconter sur la vie en banlieue.

Le livre recueille des témoignages de réalités et de collectifs qui pratiquent quotidiennement ce « féminisme de banlieue » et sera présenté aujourd’hui à 18h chez Rob De Matt à Milan avec Selam Tesfai. Chaque chapitre a un focus qui est aussi une mise à jour sur la vision des villes qui, comme on le lit en première page, se connaissent en allant en banlieue plutôt qu’en restant au centre.

La militante Martina Micciché. Photo : Saverio Nichetti

Quel est le Féminisme de banlieue?

«Le féminisme périphérique est une perspective et une revendication, une partie de ce mouvement politique et social qui vise à réaliser une société égalitaire, sans discrimination fondée sur le sexe, la classe, la race, l’identité, la religion, l’âge, le handicap, l’origine ethnique, la nationalité, l’espèce et la situation urbaine », dit Martina. «Cependant, il existe des réalités qui le pratiquent au quotidien. je pense à Hippoasis de Pise qui, selon les mots de la directrice Susanna Panini, est « un refuge antispéciste et un espace social et politique mais aussi un laboratoire de coexistence entre humains et animaux».

Je pense aussi à Artémisiaun collectif transféministe né sur la Riviera de Brenta, qui a organisé la première Pride provinciale, ou encore Scobile collectif déjanté actif à Rovereto en ce moment dénonce la politique de mise à mort des ours et autres animaux sauvages dans le Trentin et qui mène depuis un certain temps la campagne #stopcasteller contre la détention des ours », ajoute-t-il.

De l’architecture patriarcale aux services absents

Pouvez-vous nous donner des exemples d’organisations urbaines sexistes ?
« Il suffit de les traverser pour se rendre compte de son injustice, pour voir à quel point les chemins sont conçus pour un modèle humain unique et non pour représenter l’humanité dans sa diversité. La trace du système patriarcal est tangible dans l’architecture de la ville, trivialement en l’absence de toilettes publiques accessibles et équipées dans le quartier. Sans parler des méthodes d’expulsion qui font que les cliniques, les refuges, mais aussi les services nécessaires à la vie professionnelle – comme les transports ou, dans le cas des mères, les services publics de garde d’enfants – sont clairsemés et clairsemés, voire privés, donc utilisables uniquement par ceux qui ont les plus grandes ressources financières », précise-t-il.

« Féminisme suburbain » de Martina Miccichè, 176 pages, 18 €, Éditions de sonde

Qu’en est-il du racisme urbain et institutionnel ?
« Observez simplement à quel point la ville est réticente à allouer de l’espace et des ressources aux personnes raciséesnotamment lorsqu’il s’agit d’espaces culturels ou religieux, ou encore de la réticence des habitants de la ville eux-mêmes à louer des maisons ou des logements sur la base de préjugés racistes.

Un exemple clair de racisme institutionnel est cependant la défense acharnée de la présence de statues de personnes ayant participé aux agressions colonialesavec des violences de genre qui y sont liées – comme dans le cas de celle dédiée à Montanelli dans les jardins de Porta Venezia à Milan », conclut-il.

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