Le drame des prisons, entre surpopulation et suicides


Encore une année noire pour les prisons italiennes avec surpopulation, structures vétustes et suicides. C’est ce que décrit le rapport de l’association Antigone qui fait le point sur l’état des prisons en Italie en 2023, à la lumière d’une enquête réalisée dans les 76 complexes pénitentiaires où plus de 100 visites ont été effectuées au cours des 12 derniers mois.

Le nombre de prisonniers augmente

«Par rapport aux 51.272 places officiellement disponibles, au 30 novembre, il y avait 60.116 détenus : 2.549 femmes, 4,2% des présents, 18.868 étrangers, 31,4% des présents – lit-on dans le rapport -. Un chiffre alarmant car au cours du dernier trimestre (de septembre à novembre) le nombre de détenus a augmenté de 1.688 unités. Au trimestre précédent, 1 198. Même avant le 911. Au cours de l’année 2022, une croissance supérieure à 400 unités par trimestre a rarement été enregistrée. » En lisant l’étude, il s’avère que « si la population carcérale continue de croître au rythme actuel, d’ici un an nous aurons plus de 67 000 détenus ».

Des Pouilles à la Lombardie

Les régions avec le taux de surpopulation le plus élevé (qui est en moyenne de 117,2%) sont les Pouilles avec 153,7% (4.475 détenus dans 2.912 places), la Lombardie avec 142% (8.733 détenus dans 6.152 places) et la Vénétie avec 133,6% (2.602 détenus dans 1.947 places). ). Puis les cas de prisons individuelles : « La situation dans de nombreux établissements est très grave – souligne encore le rapport -. Dans le canton de Brescia, Monbello, la fréquentation est désormais de 200 %, à Foggia de 190 %, à Côme de 186 % et à Tarente de 180 %. Des chiffres qui reflètent des conditions invivables mais qui sont appelés à s’aggraver dans les mois à venir. »

La question pénitentiaire à l’agenda politique

Une situation dans laquelle les espaces n’augmentent pas mais, compte tenu du nombre croissant d’entrées, se réduisent. «Aujourd’hui, nous tirons la sonnette d’alarme sur le système pénitentiaire italien, avant d’arriver à des conditions de détention inhumaines et dégradantes généralisées – dit Patrizio Gonnella, président de l’association qui s’occupe depuis des années des droits et garanties du système pénal -. Le politique place la question de la prison au centre de son agenda et accepte d’en discuter sans a priori idéologiques ni partisan. »

En savoir plus

Structures datées

Le rapport poursuit, « cela est également dû à l’état de délabrement de nombreuses institutions ». « Toujours en considérant les 76 fiches traitées, 31,4% des prisons visitées ont été construites avant 1950. La plupart même avant 1900. Dans 10,5% des instituts visités, toutes les cellules n’étaient pas chauffées. Dans 60,5% des cas, il y avait des cellules où l’eau chaude n’était pas garantie tout au long de la journée et à tout moment de l’année. Dans 53,9% des établissements visités, il y avait des cellules sans douches. Dans 34,2% des instituts visités, il n’y a pas d’espace pour le traitement. Dans 25 % des cas, il n’y a pas de salle de sport ou celle-ci n’est pas fonctionnelle. Dans 22,4% des cas, il n’y a pas de terrain de sport ou il ne fonctionne pas. »



ttn-fr-11