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Le gouvernement travailliste de Sir Keir Starmer a présenté 40 projets de loi destinés à « lever les freins de la Grande-Bretagne » dans un discours royal qui vise à stimuler la croissance tout en apportant de grands changements aux droits des travailleurs.
Le roi Charles III est arrivé mercredi à Westminster pour l’ouverture officielle du Parlement, qui, espère Starmer, marquera le début d’une « décennie de renouveau » alors qu’il envisage au moins deux mandats.
Le Premier ministre a salué ces mesures comme une preuve de sa volonté de promouvoir la croissance. Le parti travailliste estime que ce plan est plus ambitieux que celui introduit par le nouveau gouvernement de Tony Blair en 1997.
« Il est temps de relâcher la pression sur la Grande-Bretagne », a-t-il déclaré. « Je suis déterminé à créer de la richesse pour les citoyens de tout le pays. » Des réformes majeures en matière d’urbanisme constituent la pièce maîtresse du plan.
Starmer s’est montré moins loquace ces derniers jours au sujet d’un important projet de loi sur les droits des travailleurs, qui a fait l’objet de nombreuses querelles entre le leader travailliste et les syndicats avant les élections.
Bien que les projets de loi sur les droits des travailleurs aient été édulcorés, ils pourraient néanmoins représenter le premier point d’éclair entre le gouvernement de Starmer et les entreprises alors que la législation avance au Parlement.
Les mesures comprennent l’interdiction des contrats zéro heure « exploitants », la fin des pratiques de « licenciement et de réembauche », l’amélioration de l’accès au congé parental et aux indemnités de maladie pour les nouveaux employés, le renforcement des indemnités de maladie légales et l’instauration d’un travail flexible par défaut dès le premier jour pour tous les travailleurs.
Le projet de loi permettrait également aux syndicats de déclencher plus facilement des grèves en supprimant la législation conservatrice de la dernière décennie qui imposait ce que le parti travailliste appelle des « restrictions inutiles à l’activité syndicale ».
L’apparition du roi Charles à l’ouverture officielle marque le début d’un parlement qui pourrait fonctionner jusqu’en 2029. Avec une forte majorité, Starmer espère pouvoir présider une période de stabilité en Grande-Bretagne après les troubles de l’ère post-Brexit.
Depuis sa victoire écrasante aux élections du 4 juillet — qui lui a donné une majorité fonctionnelle de 180 sièges —, le Premier ministre s’est concentré sur la croissance, notamment en s’attaquant aux « obstacles » à la construction de nouveaux logements et aux projets d’infrastructures.
Un projet de loi sur l’urbanisme et les infrastructures limiterait les obstacles potentiels aux nouveaux projets de développement dans les zones désignées. Le gouvernement a déclaré qu’il permettrait « un engagement démocratique sur la manière dont, et non sur la possibilité, de construire des logements et des infrastructures ».
Une quinzaine de projets de loi sont regroupés sous le titre « stabilité économique et croissance » et comprennent un projet de mesure sur la réforme de l’audit et la gouvernance d’entreprise, notamment un régulateur remanié après une série de scandales.
Un projet de loi sur les régimes de retraite introduirait des changements pour aider « 15 millions de personnes qui épargnent dans des régimes de retraite du secteur privé à obtenir de meilleurs résultats de leurs actifs de retraite », libérant ainsi davantage de liquidités pour investir dans l’économie.
D’autres mesures clés comprennent :
La création d’un groupe public GB Energy pour accompagner la transition verte
Pouvoirs décentralisés pour les régions anglaises en matière de développement économique
Pouvoirs permettant de placer les services ferroviaires sous le contrôle de l’État à l’expiration des franchises
De nouveaux pouvoirs juridiques pour l’Office for Budget Responsibility, l’organisme de surveillance budgétaire
Des mesures de répression contre les entreprises polluantes de l’eau et des sanctions contre les patrons
Un projet de loi visant à expulser les 92 pairs héréditaires restants de la Chambre des Lords
Starmer reprendra également trois projets de loi introduits par l’ancien Premier ministre Rishi Sunak mais qui ont dépassé le délai parlementaire : une interdiction progressive de fumer, des réformes visant à donner plus de droits aux locataires et la création d’un nouveau régulateur du football en Angleterre.
Sunak, le chef par intérim du parti conservateur, a déclaré qu’il fournirait une « opposition efficace » mais qu’il ne tenterait pas de bloquer les mesures pour des raisons politiques.
« Le parti travailliste a promis de ne pas augmenter les impôts des travailleurs et de ne pas prévoir d’augmentations d’impôts au-delà de ce qui est prévu dans son manifeste, en pleine connaissance de cause des finances publiques », a déclaré Sunak. « Ils ne peuvent pas prétendre que la situation est pire qu’ils ne le pensaient et revenir sur leurs promesses. »
Une menace potentiellement plus dangereuse pour Starmer ne vient pas du parti conservateur en déclin mais de ses propres bancs, à propos du plafond des allocations pour deux enfants – une politique conservatrice que le parti travailliste n’a pas promis d’inverser.
Les Libéraux-démocrates envisagent de proposer un amendement au discours du roi pour demander la suppression du plafond. Certains députés travaillistes pourraient être tentés de soutenir un tel amendement, qui bénéficierait également du soutien du Parti national écossais, des Verts et de Reform UK.